Tunisie. Les forces de l’ordre mettent fin au sit-in aux abords de l’ambassade américaine

 Tunisie. Les forces de l’ordre mettent fin au sit-in aux abords de l’ambassade américaine

La coordination Action commune pour la Palestine annoncé aujourd’hui vendredi 12 septembre qu’une intervention des forces de police dans la nuit du 11 au 12 septembre contre les participants au sit-in Al-Soumoud, installé depuis une semaine devant la zone ultra sécurisée de l’ambassade des États-Unis à Tunis.

Slogans hostiles aux Etats-Unis et Israël

Dans ce que décrit le texte d’un communiqué, mais aussi d’après des témoins sur place, les protestataires ont été surpris à la tombée de la nuit par une descente policière : des tentes ont été arrachées, et les manifestants ont été repoussés et contraints de quitter les lieux. Depuis plusieurs jours, des riverains du quartier d’affaires huppé des Berges du Lac de Tunis mais aussi des représentations diplomatiques se seraient plaints du campement visible depuis la route de la Marsa, et qui grandissait à vue d’œil.

Mais pour la coordination, cette répression vise à « rassurer l’impérialisme américain », alors que le sit-in représentait d’après ses organisateurs un exemple de mobilisation susceptible d’inspirer d’autres actions du même type devant les chancelleries américaines et occidentales à travers le monde, à l’image de la flottille du même nom qui a inspiré des actions similaires.

Les contestataires avaient ainsi choisi l’ambassade américaine comme lieu de rassemblement dans la mesure où ils considèrent que les États-Unis d’Amérique sont responsables, par leur soutien à Israël et leur implication tacite, du massacre visant les civils à Gaza, y compris de nombreux enfants. La coordination estime que « l’empêchement des citoyens tunisiens d’exercer leur droit à manifester constitue une atteinte à leur liberté d’expression et à leur solidarité avec la résistance palestinienne ». Elle appelle enfin « tous les libres en Tunisie, dans le monde arabe et à l’international, à intensifier la lutte populaire devant les ambassades américaines afin de stopper l’extermination en cours à Gaza ».

 

Changement de cap pour Bizerte

S’agissant de l’actualité relative à la flottille, des centaines d’habitants du gouvernorat de Bizerte, au nord du pays, se rassemblent depuis l’après-midi d’hier jeudi au Port de plaisance Marina Cap 3000, pour exprimer leur solidarité et leur soutien à la Flottille Soumoud, arrivée en Tunisie dans le cadre de sa mission visant à briser le blocus imposé à Gaza.

Selon Khaled Boujemâa, l’un des responsables de la flottille, le Port de Sidi Bou Saïd était devenu trop étroit face à l’affluence des embarcations, mais aussi trop peu profond pour les navires les plus imposants. Les organisateurs évoquent aussi et peut-être surtout des questions sécuritaires pour justifier ce choix de déplacer l’escale, Bizerte étant mieux sécurisée notamment via sa base militaire.

Dix navires de la flottille ont déjà accosté à Bizerte, tandis que les dix autres, partis du port de Sidi Bou Saïd, sont attendus dans les prochaines heures, avant de poursuivre leur route vers la Palestine. Les participants, toutes générations confondues, ont brandi les drapeaux tunisien et palestinien et porté le keffieh en signe de fraternité indéfectible entre les deux peuples. Ils ont salué la “noble mission” de la flottille, qui entend acheminer un message de solidarité et de résistance face à l’occupation et au blocus imposé à Gaza.

Plusieurs habitants ont rappelé l’accueil historique réservé par les Tunisiens, et notamment par les Bizertins, aux combattants palestiniens en août 1982, lorsque le port commercial de Bizerte avait été transformé, le temps d’un exil, en port symbole dédié à la fraternité palestinienne.