Marseille : la mosquée des Bleuets encore menacée de fermeture

 Marseille : la mosquée des Bleuets encore menacée de fermeture

L’imam de la mosquée des Bleuets, Imam Ismail (à gauche) devant la mosquée des Bleuets, à Marseille.. MIGUEL MEDINA / AFP

Les autorités estiment que l’imam qui y officie « reste ancré dans des théories radicales ». Son avocat dénonce un « acharnement ».

Il y a un an, la préfecture de police des Bouches-du-Rhône avait déjà menacé de fermer cette mosquée des quartiers Nord. L’imam avait alors promis de passer un diplôme sur la laïcité, lui permettant de rester ouverte.

Depuis, l’imam Ismail, Smaïn Bendjilali de son vrai nom, a validé son diplôme universitaire et a repris ses fonctions au sein de la mosquée en juin.

Il avait été condamné pour apologie du terrorisme par le tribunal correctionnel de Marseille à six mois de prison avec sursis pour avoir retweeté un post sur X en lien avec l’attaque du 7 octobre 2023 en Israël.

Un appel est en cours. Il n’avait en revanche pas été condamné à une interdiction définitive d’exercer en tant que salarié au sein de la mosquée des Bleuets.

Fermeture temporaire ?

Selon un récent rapport sur les Frères musulmans, cet imam serait « de sensibilité plutôt salafiste mais usant des codes du frérisme », il « jouit d’une grande popularité auprès des jeunes musulmans en raison notamment de sa maîtrise des réseaux sociaux ».

Dans un courrier du 15 septembre, la préfète déléguée à la police dans les Bouches-du-Rhône dit « envisager la fermeture temporaire » de la mosquée des Bleuets.

Selon les autorités, des publications « appelant à la haine, à la violence ou à la discrimination » sont toujours en ligne. Pour elles, l’imam « poursuit sa défense d’une pratique radicale de l’islam, qui instaure un terreau propice à la commission d’actes violents ».

Anciennes publications

Pour Maître Sefen Guez Guez, avocat de l’imam et de la mosquée, cette procédure est « clairement une forme d’acharnement » et de « communication politique » de la part du préfet. Il se dit prêt à aller au tribunal administratif pour contester la décision de fermeture, si elle est prise.

S’agissant des publications anciennes toujours en ligne, elles ont bien été effacées sur X et Instagram, selon l’avocat, mais pas sur Facebook. Mais « ce ne sont pas des éléments probants car plus personne ne les consulte ».