Comment répartir 30 000 migrants : le défi de l’UE d’ici Noël

Migrants tentant de traverser la Manche (juillet 2025), au moment où Bruxelles s’apprête à appliquer sa nouvelle politique migratoire, entre relocalisations et contributions financières. (Photo de Sameer Al-DOUMY / AFP)
La nouvelle politique migratoire de l’Union européenne va connaître son premier vrai test au cours des prochaines semaines.
En 2024, Bruxelles a adopté une gigantesque réforme migratoire, elle doit entrer en application d’ici quelques mois. Parmi ses nombreuses mesures, ce texte prévoit un tout nouveau système de prise en charge des demandeurs d’asile sur le continent.
Afin de soulager les pays se situant le long des routes migratoires, comme la Grèce ou l’Italie, les autres États membres devront désormais s’engager chaque année à relocaliser un certain nombre de demandeurs d’asile sur leur sol. Ou, à défaut, à verser une contribution financière de 20 000 euros par demandeur d’asile aux pays sous pression.
Débat sur le calcul
Le défi est de taille : un minimum de 30 000 relocalisations sont exigées chaque année. Et les premières négociations sur comment répartir ces personnes parmi les 27 pays de l’UE s’apprêtent à être lancées.
Les négociations autour de la mise en place du nouveau système devraient durer tout l’automne. Première étape: la liste.
La Commission européenne déterminera d’ici le 15 octobre quels pays de l’UE elle considère être sous « pression migratoire » à partir d’une série de critères (nombre d’arrivées irrégulières, taille du pays…). Le dossier est si sensible que même cette méthode de calcul a fait l’objet de discussions.
Sur cette base, les États membres débattront ensuite de combien de migrants chacun est prêt à « relocaliser » sur son sol, ou quelle aide financière ils sont prêts à verser. Plusieurs rounds de négociations sont prévus à cet effet. Avant une décision finale, indispensable, d’ici la fin de l’année.
« Hubs de retour »
En plus de débattre de la façon de gérer les arrivées, les Etats membres travaillent aussi à l’amélioration des renvois des déboutés d’asile.
Moins de 20% des décisions d’expulsion de migrants sont actuellement suivies d’effets au sein de l’UE, une statistique régulièrement brandie par les partisans d’une ligne migratoire plus ferme.
Les États membres envisagent d’ouvrir des centres en dehors des frontières de l’UE pour y envoyer les migrants dont la demande d’asile aurait été rejetée, les fameux « hubs de retours ». Les membres de L’Union européenne espèrent, là encore, trouver un accord d’ici Noël.
