Gaza : le début d’accord ne masque pas les incertitudes de la suite du plan

“Le cessez-le-feu doit ouvrir la voie à la fin de l’occupation illégale, de l’apartheid et du génocide” a déclaré la présidente d’amnesty international, Agnes Callamard. Photo : Ishara S.Kodikara / AFP
L’accord sur la première phase du plan de paix à Gaza est salué unanimement. Cependant, Amnesty international alerte sur des points flous du plan proposé par les Etats-Unis.
La première phase de l’accord de paix a été accepté par le gouvernement israélien dans la soirée du 9 octobre. L’accord prévoit la libération de tous les otages, l’entrée de l’aide humanitaire et un cessez-le-feu immédiat. Le Qatar, pays médiateur, a confirmé qu’un accord avait bien été conclu entre Israël et le Hamas.
Si Amnesty international se félicite de ces avancées, elle reste prudente quant à la suite du plan proposé. L’ONG s’inquiète du fait que ce plan ne garantisse pas l’inclusion des Palestiniens aux décisions concernant l’avenir de la bande de Gaza.
« Un plan qui répète les erreurs et les échecs des initiatives passées, en faisant fi des droits humains et des causes profondes de l’injustice, ne parviendra pas à façonner un avenir juste et durable pour tous les habitants d’Israël et du territoire palestinien occupé », avertissait Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty international, dans un communiqué (9 octobre).
Retrait de l’armée israélienne
Selon le plan de paix proposé, les troupes israéliennes devront:
- reculer pour permettre la libération des otages, prévue avant lundi (13 octobre).
- Un nouveau recul interviendra ensuite avec le déploiement d’une force internationale de stabilisation sur la bande de Gaza.
- Et enfin, Israël garderait un contrôle sur une zone tampon autour de l’enclave. Un mauvais signal envoyé dans une perspective de paix, pour Amnesty :
« le projet d’Israël visant à instaurer un « périmètre de sécurité » (zone tampon) sur les terres les plus fertiles de Gaza ne ferait que renforcer l’apartheid et l’occupation, et exacerber l’injustice ».
Pour Agnès Callamard, l’accord de cessez-le-feu ne pourra être durable qu’en englobant « des mesures concrètes visant à en finir avec l’occupation illégale de l’ensemble du territoire palestinien occupé et à démanteler le système d’apartheid ».
Justice
Amnesty international soulevait également une question à laquelle le plan de paix n’apporte, à ce jour, pas de réponse : « Il n’exige ni justice ni réparation pour les victimes de crimes atroces, pas plus que l’obligation de rendre des comptes (…) il faut en finir avec l’impunité persistante qui est au cœur des violations récurrentes en Israël et dans le territoire palestinien occupé ».
Pour la secrétaire générale d’Amnesty international, la paix et le cessez-le-feu durable passeront par le respect du droit international et la comparution des différents responsables de ces deux années de guerre :
« Les États doivent respecter l’obligation qui leur est faite, en vertu du droit international, de traduire en justice les responsables présumés de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité ou de génocide ».
