Boxe. Lyad Tormos, « le miraculé », décroche le titre mondial Jeunesse WBC

Lyad Tormos, « le miraculé », décroche le titre mondial Jeunesse WBC en Colombie.
Trois ans après avoir été déclaré mort sur une route de Villepinte, Lyad Tormos a conquis samedi 18 octobre en Colombie la ceinture WBC Youth Silver des super-welters. À 24 ans, le boxeur du Red Star Saint-Ouen ajoute un nouveau titre à une trajectoire hors norme.
À San José Obrero, en Colombie, le Français Lyad Tormos (11 victoires, 0 défaite) a écrit ce samedi une nouvelle page d’une histoire déjà légendaire. À 24 ans, le boxeur du Red Star Saint-Ouen s’est emparé de la ceinture WBC Youth Silver des super-welters, en terrassant le Colombien Elias Hidalgo (8 victoires, 4 défaites, 1 nul) par KO au quatrième round. Une victoire nette, éclatante, mais surtout profondément symbolique pour celui que beaucoup surnomment encore le miraculé.
De la mort clinique au ring
En février 2021, Lyad Tormos est victime d’un effroyable accident de moto sur une route de Villepinte (Seine-Saint-Denis). « Les policiers avaient commencé à rédiger mon acte de décès », nous expliquait-t-il à l’époque. Déclaré mort sur place, il est héliporté à la Pitié-Salpêtrière et plongé dans le coma pendant plusieurs heures. Le bilan clinique est terrible : un morceau de pied arraché, un traumatisme crânien, une mâchoire cassée, des fractures ouvertes au bras droit, les deux tibias fracturés. Pour les médecins, sa carrière est terminée.
Mais comme il l’a inscrit sur son protège-dents, Lyad est un “miraculé”.
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« Je ne voulais pas qu’on m’écrive une fin tragique », nous confiait-il. « Je réalise le chemin parcouru pour être de nouveau compétitif. J’ai été patient. Je reviens de loin. Le soir de mon accident, le pronostic vital était engagé, on m’a amputé la moitié du pied, j’ai eu la mâchoire et le nez cassé et j’ai subi un traumatisme crânien. J’ai fait beaucoup de rééducation. Mais le plus important, c’est que je me suis accroché tous les jours parce que j’aime trop la boxe pour pouvoir renoncer à ce sport.»
Fils d’Eric Tormos, un ancien boxeur professionnel, aujourd’hui entraîneur, il a grandi dans une salle de boxe. « La boxe, c’est une affaire de famille. Depuis tout petit, je fréquente la salle. La boxe est comme une seconde peau », dit-il.
Le combat d’une vie
Son retour sur le ring en 2023 avait déjà ému la France entière. Ce samedi, à San José Obrero, c’est un nouveau chapitre qui s’est ouvert. Opposé à un adversaire local solide et combatif, Tormos a imposé son rythme dès les premiers échanges avant de conclure le combat par KO au quatrième round.
Un symbole de résilience
Plus qu’un champion, Lyad Tormos est devenu un symbole de résilience et d’espoir. De la cité Arago à Saint-Ouen jusqu’aux rings internationaux, son parcours inspire bien au-delà du sport. Le miraculé de Saint-Ouen, celui qu’on disait perdu pour la boxe, vient de prouver une nouvelle fois que la foi, la famille et la persévérance peuvent tout renverser.
