Dakhla : Passage obligé

Forum MD Sahara, du 13 au 16 novembre 2025.
Ils étaient nombreux, les ministres et autres responsables de tous secteurs, qui se bousculaient aux pupitres de cette cinquième édition du Forum MD Sahara, tenue du 13 au 16 novembre dans la capitale océanique du Sahara.
Le développement des provinces du sud reste un projet collectif de réussite, où l’espace public est clairement désigné, le débat politique apaisé, et la vie commune ne fragilise guère la vie sociale. Les responsables qui se battent ici pour un Maroc meilleur défendent une vision de société démocratique.
Rappeler que dans une démocratie, c’est la puissance publique qui est au service du peuple et non l’inverse, et que le souci de la création de richesse est une donnée essentielle des investissements publics : c’est un peu le message distillé par la ministre marocaine de la Transition énergétique et du Développement durable. Elle a défendu des objectifs clairs : faire de la façade atlantique du Sahara un « corridor stratégique de connectivité » entre deux continents.
Leïla Benali, qui s’exprimait lors du Forum MD Sahara à Dakhla, a ainsi rappelé que le Maroc se prépare à rendre effective une infrastructure gazière souveraine, comprenant le terminal d’importation de gaz à Nador West Med et des gazoducs reliant le Nord (Tanger) et le Centre (Kénitra, Mohammedia) aux pôles industriels et électriques.
Un prolongement connecté au gazoduc Afrique–Atlantique (ancien gazoduc Nigeria–Maroc), considéré non seulement comme un simple conduit, mais comme un levier d’intégration économique et sociale entre l’Afrique du Nord et l’Afrique de l’Ouest. Par ailleurs, la ministre a souligné l’importance de l’interconnexion électrique Maroc–Mauritanie, qui renforce la sécurité énergétique, facilite les échanges d’électricité et contribue à structurer un marché énergétique régional le long du corridor atlantique.
Du côté des provinces du sud, Leïla Benali rappelle que ces régions disposent déjà de plus de 1,5 GW de capacité en énergies renouvelables, avec un investissement de plus de 20 milliards de dirhams. 1,5 GW additionnels sont prévus d’ici 2030. Le renforcement des connexions électriques avec l’Espagne, le Portugal et la France, ainsi que la mise en place de lignes à haute tension (HVDC) Nord–Sud, vont forcément asseoir définitivement la place du Maroc comme hub énergétique entre l’Afrique et l’Europe.
En témoigne d’ailleurs le projet OTC (Origination, Transit, Certification), qui sera officialisé prochainement, visant à garantir que les molécules d’énergie (y compris renouvelables) transitent dans un cadre responsable, certifié et durable.
En somme, le Royaume se positionne comme un acteur central dans la reconfiguration énergétique transcontinentale, en misant sur la connectivité, les infrastructures stratégiques et une vision ambitieuse de développement durable.
