Pays-Bas : clôture du débat auteur du père fouettard ?
Edwin Wagensveld, leader du mouvement Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident (PEGIDA) aux Pays-Bas, manifeste à Gorinchem le 18 novembre 2023 pour défendre « Zwarte Piet », un personnage de plus en plus abandonné en raison de son caractère jugé raciste. Robin Utrecht / ANP / AFP
Pour beaucoup, ce personnage constitue une caricature raciste. « Zwarte Piet » distribue des cadeaux aux enfants chaque 5 décembre aux Pays-Bas.
Jusqu’à récemment, lors des célébrations, de nombreux Néerlandais se déguisaient en Piet non seulement en se grimant le visage de noir, mais aussi en arborant une perruque afro, des boucles d’oreille créoles et lèvres plus épaisses peintes en rouge. Des références en écho aux représentations caricaturales et racistes de l’ère coloniale.
Quinze ans de lutte plus tard, la campagne pour en finir avec la tradition du « Zwarte Piet » a pris fin, ses responsables estimant avoir accompli leur mission, malgré la montée de l’extrême droite.
En 2010, l’association « Nederlands Wordt Beter » (« Les Pays-Bas s’améliorent ») a été créée. Elle a mené une campagne pour sensibiliser sur la question du racisme, par le biais du mouvement « Kick Out Zwarte Piet ».
La fondation affichait trois objectifs: une reconnaissance du passé colonial et esclavagiste des Pays-Bas dans le programme scolaire, une commémoration nationale de ce passé, et une fête de la Saint-Nicolas inclusive – sans Zwarte Piet.
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« Vestige de l’esclavage »
Ce « Pierre noir » est apparu en 1850, période esclavagiste aux Pays-Bas, lorsque l’instituteur Jan Schenkman a couché sur le papier le récit de Sinterklaas.
C’est là qu’a été introduit le personnage de Zwarte Piet, un serviteur noir au service d’un maître blanc.
Dès 2015, année où un comité de l’ONU a évoqué « Zwarte Piet » comme un « vestige de l’esclavage », le mouvement « Kick Out Zwarte Piet » a organisé des manifestations non-violentes pour l’arrivée de Sinterklaas dans différentes villes néerlandaises en novembre, s’attirant les foudres de nombreux locaux.
Aujourd’hui de nombreuses écoles, chaînes de télévisions publiques et rassemblements officiels ont décidé de ne plus grimer les « Piets » de noir, si bien qu’aucune manifestation de KOZP n’a eu lieu cette année.
