Le régime algérien isolé au Sommet arabe à Alger

 Le régime algérien isolé au Sommet arabe à Alger

Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita arrivant à la séance d’ouverture de la réunion préparatoire des ministres arabes des Affaires étrangères, organisée le 30 octobre 2022, à Alger. APP / NurPhoto / NurPhoto via AFP

Les émirs et rois du Conseil de coopération du Golfe  sont désormais absents du Sommet de la Ligue arabe, prévu en Algérie le 1er et 2 novembre. Il va de même du président égyptien et du roi du Maroc Mohammed VI et du roi Abdallah II de Jordanie.

 

Lundi 31 novembre, le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita a déclaré à la chaîne d’information saoudienne Al Arabiya, que le roi Mohammed VI ne prendra pas part aux travaux du sommet arabe “pour des raisons régionales”. Pour Bourita “le Sommet arabe est certes un événement phare, mais il ne réduit pas l’action arabe commune”. “La Ligue arabe est le seul canal de communication entre le Maroc et l’Algérie”, a fait savoir le diplomate marocain.

Le roi Mohammed VI s’ajoute à une liste de plusieurs chefs d’État ayant annulé leur participation à cette rencontre, comme le prince héritier de l’Arabie saoudite, Mohammed Ben Salmane, le président émirati Mohamed Ben Zayed, le sultan d’Oman, Haïtham Ben Tariq et le roi de Jordanie Abdallah II.

Connus pour être des nuls en organisation d’évènements de hauts niveaux, les Algériens n’ont pas failli à la règle. La délégation marocaine a subi pour l’occasion une série successive de violations protocolaires et organisationnelles faisant sortir Nasser Bourita qui dans une première déclaration commentant les faits, a souligné que la manipulation des règles et le non-respect des normes et des protocoles représentent une conduite vers l’échec du sommet arabe.

Abus et mauvais traitements infligés aux journalistes marocains

Le plus grave encore c’est les “abus et mauvais traitements” infligés aux journalistes marocains chargés de couvrir les travaux du Sommet arabe en Algérie. Des instances professionnelles de journalistes ont condamné l’interdiction, par les autorités algériennes, des journalistes marocains d’exercer librement leur travail, ajoutant que nombre d’entre eux ont fait l’objet de détention et d’interrogatoires, en plus de la confiscation de leurs matériels, en violation flagrante des lois et normes internationales en vigueur dans de telles occasions. 

Ainsi, le Conseil national de la presse a relevé que “ces pratiques répressives et intimidantes sont devenues systématiques de la part des autorités algériennes à l’égard des journalistes marocains, l’État algérien ayant auparavant expulsé les journalistes marocains, qui étaient chargés de couvrir les Jeux méditerranéens organisés à Oran, prétextant qu’ils sont des espions”. 

Le Conseil national de la presse a adressé une lettre à M. Ahmed Aboul Gheit, secrétaire général de la Ligue arabe, pour dénoncer ces agissements à l’égard de la délégation marocaine en Algérie, tout en l’appelant à intervenir d’urgence pour exiger des autorités de ce pays d’autoriser à la délégation d’accomplir son devoir professionnel.

De son côté, l’Union générale des journalistes arabes a condamné la manière avec laquelle les autorités algériennes ont traité la délégation des journalistes marocains. L’Union a exprimé sa pleine solidarité avec les revendications du SNPM et dénoncé le traitement réservé à la délégation des journalistes marocains, qui a été contrainte de quitter le territoire algérien, mettant l’accent sur la nécessité de respecter les journalistes et de leur permettre de mener librement leur mission, et ce, conformément aux lois et normes internationales.

 

Mohamed El Hamraoui