Enquête sur le niveau d’étude des petits-enfants d’immigrés
Illustration – (Photo de Anne-Christine POUJOULAT / AFP)
Ceux d’origine sud-européenne ont rejoint le niveau de diplôme de ceux sans ascendance migratoire. Un écart persiste pour les petits-enfants d’immigrés d’Afrique du Nord.
C’est le résultat d’une enquête (PDF) parue dans l’American Sociological Review, qui compare le niveau d’études sur trois générations en France.
La « progression scolaire » des petits-enfants d’immigrés d’Afrique du Nord « est réelle mais s’accompagne aussi d’un risque accru de déclassement, lié aux mécanismes de ségrégation ou de discrimination documentés par les travaux scientifiques existants ».
Le niveau d’études « progresse nettement » d’une génération à l’autre, en partie parce que la première génération avait un niveau de scolarisation « très faible ».
Ainsi, les petits-enfants d’immigrés du sud de l’Europe possèdent désormais des niveaux de diplôme « comparables à ceux des descendants de familles sans ascendance migratoire », avec un accès massif à l’enseignement supérieur.
Dans cette population, 55 % des grands-parents n’avaient aucun diplôme (contre 23 % dans la population majoritaire).
Concernant les petits-enfants d’immigrés d’Afrique du Nord, ils demeurent moins diplômés : 46 % ont accédé à l’enseignement supérieur, contre 55 % dans la population majoritaire. Et 72 % de leurs grands-parents n’avaient pas de diplôme.
Modèle républicain ?
Les chercheurs soulignent que « la lutte contre les inégalités scolaires demeure un enjeu central des politiques publiques, notamment pour prévenir la reproduction intergénérationnelle des désavantages liés aux origines ».
« En France, où un tiers de la population est immigrée, enfant d’au moins un parent immigré ou petit-enfant d’au moins un grand-parent immigré, ces résultats interrogent la capacité du modèle républicain à garantir une réelle égalité des chances », ajoutent-ils.
Ined et Insee
Les chercheurs ont comparé le niveau d’études des grands-parents, parents et petits-enfants dans plus de 4 000 familles, avec ou sans ascendance migratoire, résidant en France, grâce aux données d’une enquête statistique menée par l’Institut national d’études démographiques (Ined) et l’Insee entre 2019 et 2020.
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