Strasbourg : une affiche d’une habitante voilée crée la polémique

Une campagne d’affichage mettant en avant les « aînés » a créé la polémique à Strasbourg. Une des affiches montrant une habitante voilée a beaucoup fait réagir.
« Nous avons voulu mettre à l’honneur les Strasbourgeois et Strasbourgeoises ayant participé à des séminaires et réunions de travail », expliquait Floriane Varieras, adjointe chargée de la ville inclusive.
Cette dernière tentait d’éteindre une polémique née de la campagne d’affichage conçue dans le cadre de l’obtention du label « Ville amie des aînés » pour la Journée des personnes âgées (1er octobre).
Une affiche, en particulier, a suscité de nombreuses réactions négatives. La photo de Nacéra, 66 ans, souriante et voilée, apparaissait donc aux quatre coins de la ville, avec le slogan « Strasbourg, la douceur de ville ».
Jusqu’ici Jeanne Barseghian, maire EELV de la ville n’a toujours pas réagi.
Réactions en série
Très vite, le collectif de féministes universalistes et laïques a affiché son mécontentement sur le réseau social X (28 septembre) : « Quand Strasbourg prône l’infériorité des femmes plutôt que l’émancipation : La « douceur » symbolisée par une femme voilée. Honte à vous Jeanne Barseghian de participer à la banalisation du port du voile ».
Toujours sur X, Emmanuelle Brisson, ancienne candidate LR aux législatives, a également fustigé cette affiche : « Une ville qui choisit une femme voilée pour incarner sa “douceur”, c’est une ville qui tourne le dos à la laïcité. Honte à Strasbourg de financer cette propagande islamiste #Strasbourgistan ».
L’élue socialiste de Strasbourg, dénonçait une stratégie politique « visant à créer une polarisation artificielle » : « Nous ne pouvons accepter cette injonction au conflit, motivée par un calcul électoral des plus cyniques ».
Invisibiliser ?
Si la maire n’a pas répondu à toutes ces attaques, Syamak Agha Babaei, premier adjoint à la maire, a défendu la campagne d’affichage : « Toutes ces personnes sont investies dans la vie de la cité : elles œuvrent dans des associations, sont d’anciens agents publics… Faut-il qu’une Strasbourgeoise soit exclue de l’espace public parce qu’elle porte un voile ? ».
De son côté, Nadia Zourgui, élue de la majorité, mettait en valeur ces parcours d’immigration de la première génération, et notamment ces femmes qui « ont passé leur vie à garder nos gosses, à faire notre ménage, à nous soigner, à changer les couches de nos aînés dans nos Ehpad ».


