Alès : agression par des militants d’extrême droite dans un bar associatif

Le secrétaire national du Parti communiste français (PCF), Fabien Roussel – (Photo de François LO PRESTI / AFP)
Alès. Le week-end dernier, lors de la féria, une dizaine de militants d’extrême droite est venue attaquer des clients d’un bar, dont des sympathisants communistes.
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi soir dans la sous-préfecture du Gard pour dénoncer cette agression.
« Ce qui s’est passé ici est particulièrement grave, dans la mesure où ça s’est déroulé pendant une fête populaire (…) et que des groupes d’extrême droite connus se permettent de venir pour semer la violence, provoquer, tabasser », a déclaré le patron du PCF, Fabien Roussel, venu manifester à Alès, une ancienne cité minière connue pour son passé de résistance pendant la Seconde Guerre mondiale.
En pleine féria d’Alès, traditionnelle fête taurine, une dizaine d’hommes, à visage découvert et détenant une grenade lacrymogène, ont pénétré dans le bar où se trouvaient une vingtaine de clients, les ont violentés, gazés, et ont dégradé les lieux.
Lors de cette violente bagarre, à l’intérieur et dans la cour du bar Le Prolé, lieu associatif localement connu pour être à la fois un repaire de sympathisants communistes et un club taurin, plusieurs personnes ont été légèrement blessées, et l’une d’elles a eu le nez cassé.
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Extrêmedroitisation des cœurs
Lundi soir, le maire d’Alès a dénoncé à la tribune une « agression intolérable, inacceptable dans une démocratie ».
Plusieurs intervenants ont mis en cause des militants du « Bloc Montpelliérain », un groupuscule d’extrême droite qui a réfuté, sur son compte Instagram, toute action de sa part à Alès, mais dont des témoins affirment avoir reconnu des membres grâce à leurs « tatouages nazis ».
« Il faut dissoudre ces groupuscules. C’est une idéologie qui est condamnée dans notre pays, qui est interdite depuis 1945 », a estimé Fabien Roussel, en dénonçant une forme de « complaisance » du Premier ministre François Bayrou et du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui n’a « pas eu un mot pour les victimes à Alès ».
« Il faut que les auteurs soient jugés, mais il faut aussi une réponse politique. Il faut combattre l’extrêmedroitisation des cœurs », a déclaré la présidente de la région Occitanie, la socialiste Carole Delga.