Argillà Argentona 2025 : une immersion dans l’art ancestral de la céramique du Maroc

 Argillà Argentona 2025 : une immersion dans l’art ancestral de la céramique du Maroc

La céramique n’est pas seulement un art décoratif : c’est un langage universel, fait de gestes, de matière et de symboles, qui traverse les frontières

Du 4 au 6 juillet 2025, la ville d’Argentona, en Espagne, accueillera une édition spéciale du festival Argillà, avec un invité d’honneur, le Maroc.

Ce rendez-vous majeur de la céramique contemporaine offrira une vitrine exceptionnelle au Royaume pour valoriser un patrimoine artisanal millénaire.

Un savoir-faire méditerranéen reconnu

Longtemps considéré comme l’un des berceaux de la céramique dans l’espace méditerranéen, le Maroc porte un héritage vivant et multiséculaire. Des potiers des montagnes de l’Atlas aux artisans des médinas, la céramique marocaine reflète la diversité des terroirs, des cultures et des influences du Royaume. En choisissant le Maroc comme pays invité, les organisateurs du festival entendent faire dialoguer tradition et modernité, dans un esprit d’ouverture interculturelle.

L’art de l’argile, un langage universel

La céramique n’est pas seulement un art décoratif : c’est un langage universel, fait de gestes, de matière et de symboles, qui traverse les frontières. Le festival Argillà mise justement sur cette capacité de la terre cuite à relier les peuples. Le Maroc, riche de son histoire plurielle – amazighe, arabe, andalouse, juive et africaine – incarne cette passerelle entre les cultures. Sa présence en Espagne, dans un contexte d’échanges méditerranéens anciens, prend un relief tout particulier.

Le tajine, un emblème au cœur de l’exposition

Parmi les objets les plus emblématiques de cette tradition artisanale, le tajine occupera une place de choix. Ce plat en terre cuite, à la fois objet d’usage et symbole culturel, incarne la convivialité et l’identité culinaire du Maroc. D’origine amazighe, il est encore aujourd’hui présent dans toutes les régions du pays. Chaque tajine raconte une histoire : celle des produits du terroir, des traditions familiales, des savoirs transmis de génération en génération.

Zellige, Zwak, Kasria : un patrimoine en mouvement

Le Maroc profitera également du festival pour mettre en lumière la richesse de ses techniques et de ses styles régionaux. Le public pourra découvrir :

  • les Kasria, larges plats en terre utilisés pour la préparation du couscous,
  • les Zwak, ces motifs décoratifs géométriques ou floraux qui varient d’une région à l’autre,
  • les procédés d’émaillage traditionnels et contemporains,
  • et bien sûr, le Zellige, cette mosaïque marocaine d’une précision géométrique remarquable, qui orne les palais, fontaines et lieux de culte depuis des siècles.
Une scène internationale pour les céramistes marocains

Plus de 60 céramistes, venus de pays aussi divers que la France, l’Italie, la Moldavie ou l’Équateur, participeront à cette édition 2025 d’Argillà. La présence marocaine y sera marquée par des démonstrations, des expositions, des rencontres et des échanges. C’est une opportunité unique pour les artisans marocains de faire rayonner leur savoir-faire, de nouer des partenariats, et d’explorer de nouvelles formes d’expression contemporaine tout en restant fidèles à leur enracinement culturel.

Un artisanat au service du dialogue interculturel

À travers cette participation, le Maroc ne se contente pas de montrer des objets. Il affirme sa place dans un dialogue global, où l’artisanat devient un vecteur de compréhension mutuelle et de respect des différences. La terre, modelée par la main humaine, devient le lien discret mais puissant entre les peuples.

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