Biarritz: « La Négresse » change de nom

 Biarritz: « La Négresse » change de nom

Biarritz, janvier 2025 : la rue « La Négresse » sera rebaptisée « L’Allégresse » d’ici juin, après une décision de justice la jugeant contraire à la dignité humaine. (Photo : Gaizka IROZ / AFP)

La ville a été contrainte de débaptiser sa rue : « La Négresse » devient ainsi « L’allégresse ».

La ville de Biarritz a officialisé par un vote le changement de nom de la rue, mais sans débaptiser un quartier éponyme. Dans un scrutin tenu à bulletin secret à la demande d’une partie des élus, le conseil municipal a voté l’abrogation de deux délibérations, l’une datée de 1986 qui avait baptisé la rue de « La Négresse », et l’autre de 1861, supposée avoir introduit ce nom pour un quartier.

Capitulation

Le 6 février, la cour administrative d’appel de Bordeaux avait fait droit à une demande de l’association bordelaise « Mémoires et Partages », en donnant trois mois à la municipalité biarrote pour abroger ces deux délibérations.

L’appellation « La Négresse », « raciste et sexiste » selon les requérants, est « de nature à porter atteinte à la dignité de la personne humaine », avaient conclu les juges.

« En dépit d’un désaccord sur le fond et la forme, nous devons exécuter cette décision », a déclaré Maider Arosteguy, maire (LR) de Biarritz, au début du conseil municipal dédié.

Avant le vote, plusieurs élus d’opposition ont fustigé une « capitulation » face à « l’ingérence inédite » de « juges étrangers à notre réalité locale », qui demandent à « effacer l’histoire sans l’expliquer ».

Victoire totale

En conséquence, le panneau de la rue de « La Négresse » sera bien enlevé et changé d’ici le 16 juin, mais « aucune décision n’oblige à enlever les mots « La Négresse » sur le reste de l’espace public », a insisté Maider Arosteguy à l’issue du conseil.

L’édile « espère » maintenant que « le conseil d’Etat va rétablir la décision de la première instance » rendue à Pau, à savoir le rejet de la demande formulée par l’association Mémoires et Partages.

L’association Mémoires et Partages, avant le conseil, revendiquait de son côté une « victoire totale » face à un terme qui « banalisait un archétype raciste », tout en regrettant un « énième pied de nez » avec le choix du nom l’Allégresse, choisie après une consultation citoyenne.