Camps de Tindouf. Le Maroc appelle à l’enregistrement immédiat des séquestrés

 Camps de Tindouf. Le Maroc appelle à l’enregistrement immédiat des séquestrés

L’ambassadeur représentant permanent du Maroc à Genève, Omar Zniber. (Photo : Fabrice COFFRINI / AFP)

Le Maroc a dénoncé, mardi 7 octobre à Genève, « l’anomalie humanitaire flagrante » qui perdure depuis cinquante dans les camps de Tindouf, sud-ouest de l’Algérie, exhortant le Haut-Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR) à exercer pleinement son mandat, notamment en matière d’ »enregistrement indépendant et immédiat » des populations séquestrées et de garantie d’un « accès humanitaire libre et sans entrave » aux camps de séquestration.

« La neutralité humanitaire ne doit jamais se confondre avec la passivité face à l’injustice », a déclaré l’ambassadeur représentant permanent du Maroc à Genève, Omar Zniber, qui intervenait lors du débat général de la 76ᵉ session du Comité exécutif du HCR. Le diplomate marocain a mis en garde contre les dérives d’une certaine inertie internationale, en dénonçant une situation « anormale et unique dans les annales du HCR » qui perdure depuis un demi-siècle.

M. Zniber a insisté sur la nécessité de « respecter scrupuleusement » les principes humanitaires fondamentaux, notamment la neutralité, l’impartialité, la transparence, la responsabilité et le caractère civil des camps. Il a notamment souligné l’urgence d’un « enregistrement indépendant et immédiat » des populations séquestrées dans les camps de Tindouf, rappelant que cette recommandation, formulée dès 2005 par le Bureau de l’Inspecteur général du HCR, reste toujours « lettre morte » vingt ans plus tard.

« Chaque ressource mobilisée doit contribuer à une solution durable sans être détournée de son objectif humanitaire », a-t-il encore relevé, appelant à « renforcer les mécanismes de suivi et de contrôle afin de garantir que chaque aide apportée parvienne effectivement aux bénéficiaires visés ». L’ambassadeur a également exprimé la préoccupation du Maroc face à l’absence d’accès humanitaire libre et sans entrave dans les camps de Tindouf, ainsi qu’au non-respect du caractère civil des lieux d’asile.

Le Royaume du Maroc, a-t-il rappelé par ailleurs, « demeure une terre d’asile et un acteur humanitaire engagé », ayant mis en place une politique migratoire humaniste soutenue par des cadres légaux et institutionnels robustes. Il contribue également à l’aide humanitaire internationale, y compris par le biais du HCR.