Chantiers navals : make Morocco great again

Roger Sahyoun, président fondateur de Somagec – Photo : DR
Les chantiers navals de Casablanca font partie de ces entreprises stratégiques dont les enjeux sont en effet considérables, aussi bien en termes de créations d’emplois que de stratégie industrielle. C’est pour cela que tout le monde attend avec impatience les conclusions de l’appel d’offres lancé à l’époque par l’Agence nationale des ports.
Clap de fin pour l’appel d’offres concernant les chantiers navals de Casablanca, l’annonce des adjudicataires retenus devrait tomber éminemment. Si l’AO en lui-même est bien bouclé, étant donné que l’examen des offres est terminé, l’évaluation est en cours compte tenu qu’il y a une pondération de 60 % pour la technique et de 40 % pour la finance. Les résultats devaient être annoncés très prochainement par l’Agence nationale des ports.
En effet, comme ce chantier, vu le positionnement géostratégique du Maroc, se veut un levier de valorisation de la façade atlantique du Royaume, l’ANP, qui ambitionne également de favoriser la création d’un écosystème industriel lié à la construction et à la réparation navales, a mis en place des critères de sélection très serrés aussi bien sur le plan des capacités techniques que financières. Au critère technique qui compte pour 70 % dans la note finale d’admissibilité, il faut passer l’examen d’une deuxième clause qui exige du candidat une grande capacité de mobilisation de financements.
Dans le détail, ce sont finalement trois groupements qui sont restés dans la course : une société italienne, un groupement (chinois-espagnol-marocain) et le groupement formé par le leader marocain de la construction portuaire, Somagec, qui s’est associé avec une firme coréenne, HD Hyundai Heavy Industries, ainsi qu’avec la société turque Kuzey Starun, ce qui en fait un groupement (coréen-turc-marocain).
Leader des infrastructures portuaires et maritimes au Maroc, Somagec compte à son actif la construction de tous les ports du Royaume (dont le futur port de Dakhla Atlantique), mais de plus, c’est ce groupe qui a également construit le nouveau chantier naval de Casablanca.
L’Agence nationale des ports, en sa qualité de concédant, avait lancé un appel à la concurrence international pour la désignation d’un opérateur spécialisé pour la concession de l’aménagement, de l’équipement, de l’exploitation et de l’entretien du nouveau chantier naval du port de Casablanca, et ce, pour une durée de trente (30) ans. En lançant cet appel d’offres pour la gestion du plus vaste chantier naval du continent, qui se trouve à Casablanca, le pays consolide sa position de leader maritime en Afrique.
Ce projet stratégique, qui a pour objectif de mettre à jour et d’améliorer les infrastructures portuaires nationales, devrait créer un nombre incalculable d’emplois directs, car le chantier nécessitera une main-d’œuvre qualifiée dans des domaines comme la chaudronnerie, la menuiserie, le composite et l’agencement. Des emplois indirects concernant les activités connexes, telles que les services portuaires, la logistique et la maintenance, généreront des opportunités supplémentaires dans la région.
Ce projet, qui s’inscrit en droite ligne de la vision atlantique du souverain, est un véritable plaidoyer pour l’essor d’une industrie navale nationale qui permettra à ce secteur d’atteindre les mêmes niveaux d’excellence réalisés dans des domaines comme celui de l’aéronautique ou encore de l’automobile.
En somme, ce projet représente une opportunité majeure pour dynamiser l’économie locale en créant des emplois, en développant les compétences professionnelles et en positionnant Casablanca comme un acteur clé dans l’industrie maritime africaine.
De fait, les CNC sont un exemple emblématique de ces entreprises stratégiques qu’on est forcément appelés à défendre plus énergiquement. Elles sont aujourd’hui détentrices de brevets de haute technologie, de savoir-faire de pointe et de compétences aussi essentielles qu’irremplaçables, autant pour l’industrie marocaine que pour les entreprises étrangères qui feront appel à cette expertise. Il s’agit là d’entreprises stratégiques censées défendre la souveraineté nationale et la sécurisation du secteur, privilégiant leur maîtrise par des capitaines d’industrie marocains.
