« Béatrice un siècle », portrait d’une mémoire vivante de l’indépendance de la Tunisie

 « Béatrice un siècle », portrait d’une mémoire vivante de l’indépendance de la Tunisie

« Béatrice un siècle »


C’est un documentaire, en salle aujourd’hui, sur la vie d’une militante de l’indépendance tunisienne. L’histoire de Béatrice Slama racontée par Hejer Charf.


Elle est communiste, juive, tunisienne et s’est battue pour l’indépendance de son pays. A 95 ans, Béatrice Slama, Bice pour les proches, se confie à la caméra de Hejer Charf. Un précieux récit de cette période chargée de mémoire. Cette femme est née en 1923 à Tunis. Très jeune déjà, elle raconte que lire était sa principale occupation. C’est d’ailleurs par la lecture qu’elle est venue « intellectuellement, affectivement » au communisme.


Années de militantisme


Béatrice Slama ne découvre la partie arabe de la ville qu’à l’âge de 15 ans, lorsqu’elle se rend à la bibliothèque et franchit la « porte de France ». C’est à cette époque, on est en1936, qu’elle « s’éveille à la politique ». Elle raconte ensuite les années de militantisme, au sein du parti communiste, qui rassemble « tout le monde », juifs et arabes tunisiens.


Exil et souffrance


Après l’arrivée au pouvoir de Bourguiba, les Juifs commencent à quitter le pays, « par vagues », raconte Béatrice Slama. « On ne cesse jamais d’appartenir au pays de sa naissance, j’appartiens à un pays que j’ai quitté », dit-elle en citant Colette. De août 65 à mai 68, Béatrice Slama a vécu l’exil. Une expérience qui la marquera fortement, une souffrance jusque dans son identité tunisienne. Avant de s’installer en France, à Nanterre. Elle s’engage et oublie sa « dépression larvée » en s’intégrant en tant qu’enseignante et en vivant pleinement ce qu’elle appelle son « utopie ».


Infos pratiques


« Béatrice un siècle », de la cinéaste canado-tunisienne Hejer Charf

A l’affiche au cinéma Saint-André des Arts à Paris dès le 24 avril 2019, tous les jours à 19h.

Chloé Juhel