Commission sur les liens entre partis et islamisme: Mélenchon et Darmanin entendus

Jean-Luc Mélenchon (au centre), et Mathilde Panot (à droite), lors d’une manifestation de solidarité avec les Palestiniens à Paris, le 29 novembre 2025. JULIEN DE ROSA / AFP
Le leader de LFI et le ministre sont convoqués samedi par la commission d’enquête sur des liens supposés entre partis politiques et réseaux islamistes.
Jean-Luc Mélenchon a été initialement convoqué pour être entendu mardi, comme la patronne des Ecologistes Marine Tondelier.
Mais La France insoumise avait indiqué qu’il « ne pouvait être disponible dans un délai aussi court ». Le leader de LFI proposait d’être auditionné « dès samedi ou dimanche » pour « éclairer la commission sur l’histoire de la pensée républicaine en matière de relations entre religion et politique ».
Les Insoumis estiment que la commission d’enquête, qui vise implicitement LFI, « ne respecte pas les règles ».
Le bureau (président, vices-présidents, secrétaires…) de cette commission ne comprend en effet aucun député issu de groupes de gauche, alors que le règlement dispose que ces nominations doivent se faire en s’« efforçant de reproduire la configuration politique de l’Assemblée ».
« Atmosphère islamophobe »
Au début de son audition, Marine Tondelier a accusé cette instance, « par la manière dont elle s’est créée et dont elle choisit et formule ses questions » de « nourrir ce climat de suspicion permanente qui pèse sur un trop grand nombre de nos compatriotes en raison d’une appartenance réelle ou supposée à une religion, en l’occurrence l’islam ».
La patronne des Ecologistes l’a également accusée de contribuer à « cette atmosphère » qu’elle n’hésite pas à qualifier d’« islamophobe.»
« Aller prier, porter un voile, manger halal ne menace pas la République. Ce qui menace la République, ce sont des organisations religieuses ou idéologiques structurées, diffusant la haine et cherchant à imposer des normes contraires aux droits et aux libertés publiques, y compris des organisations catholiques, comme l’a montré l’exemple de l’association d’extrême droite intégriste Civitas », a estimé Marine Tondelier.
La commission d’enquête devra terminer ses travaux le 10 décembre. Elle a auditionné plusieurs personnalités : des auteurs, des chercheurs, des sondeurs ou des responsables comme le directeur du renseignement de la Préfecture de police de Paris ou le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez.
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