Coup de cœur Expo. Tarik Kiswanson : une quête de soulagement

The Relief (Steinway Victory Vertical, 1944), 2025 — Exposition The Relief, Tarik Kiswanson. Courtesy de l’artiste et de Sfeir-Semler Gallery. Photo : Vinciane Lebrun
Lauréat du prix Marcel Duchamp en 2023, cet artiste protéiforme, né en Suède dans une famille palestinienne, explore inlassablement la mémoire et les traumatismes engendrés par les guerres et l’exil.
Fil rouge de son œuvre, la forme de l’œuf – symbole de fragilité et de cocon perdu – traverse ses installations présentées dans de nombreuses biennales et musées à travers le monde, comme pour sonder la façon dont les traces intimes se déposent dans la matière.
Aujourd’hui, l’Institut suédois à Paris accueille sa nouvelle exposition.
Au cœur du parcours, un piano Steinway Victory Vertical – modèle parachuté aux soldats pendant la Seconde Guerre mondiale – semble suspendu dans l’air. Objet de réconfort au milieu du chaos, il devient un condensé d’histoire, silencieux mais vibrant.
Dans une autre salle, une simple bougie mise sous verre, seul objet emporté par sa famille lorsqu’elle a fui la Palestine, surgit comme une lueur de mémoire, unique vestige d’un foyer perdu.
Tarik Kiswanson mène une véritable archéologie matérielle, rendant visibles les strates d’un passé souvent enfoui et faisant basculer des objets ordinaires dans une dimension historique.
L’accrochage réunit des pièces spécialement conçues pour l’Institut suédois, qui évoquent le souffle de répit que l’on cherche après l’épreuve.
Rien n’est illustratif dans son travail. Ses œuvres ne représentent pas le traumatisme, elles en proposent la traversée.
Avec The Relief, l’artiste poursuit son exploration de ce moment d’entre-deux où, loin d’effacer, l’on tente simplement de se recomposer pour avancer.
🎨 The Relief, Tarik Kiswanson
📍 Institut suédois — 11 rue Payenne, 75003 Paris
🆓 Entrée libre du mardi au dimanche, de 12h à 19h. Nocturne le jeudi jusqu’à 21h.
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