Cyberharcèlement raciste du député Aly Diouara : sept hommes jugés à Paris

Une « déferlante de haine » au lendemain des législatives : sept hommes sont poursuivis pour cyberharcèlement aggravé et injures racistes à l’encontre d’un élu LFI.
Aly Diouara a été élu en juillet 2024 en Seine-Saint-Denis. Il a déposé une plainte un mois plus tard pour dénoncer un flot de commentaires haineux sur les réseaux sociaux, ciblant sa couleur de peau et son appartenance religieuse, réelle ou supposée.
Au cœur du dossier, une photographie publiée par l’élu le montrant assis sur un banc de l’Assemblée nationale aux côtés d’autres députés insoumis.
Le cliché avait déclenché, selon la plainte, des centaines de messages hostiles, tels que des références à « Banania », des « sale noir », « sale musulman », etc.
Aly Diouara s’est vu reconnaître sept jours d’ITT. Il dit également avoir perdu 7 à 8 kilos pendant cette période.
Jusqu’à trois ans de prison
L’enquête, confiée à l’Office central de lutte contre la haine en ligne, a permis d’identifier plusieurs auteurs présumés derrière ces comptes.
Sept d’entre eux, âgés de 33 à 61 ans et originaires de Paris, Marseille, ou encore de Vendée et du Rhône, sont convoqués demain devant la 17ᵉ chambre correctionnelle.
Ils doivent répondre, selon les cas, de « harcèlement moral aggravé » par l’utilisation d’un service de communication en ligne et par la qualité d’élu de la victime, ou de « provocation publique à la haine ». Ils encourent jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.
Condamnation de principe ?
Le député continue de bloquer régulièrement de nombreux comptes et entend désormais « poursuivre systématiquement » les auteurs de propos haineux.
Avec ce procès, la partie civile espère obtenir une « condamnation de principe » afin « d’envoyer un message clair ».
