Samira, cuisinière nomade

 Samira, cuisinière nomade

crédit photo : Berber Kitchen


Issue d’une famille algéroise, la jeune femme a lancé il y a quelques mois, en région parisienne, Berber Kitchen, une offre de prestations culinaires dédiées aux spécialités berbères, et plus encore.


Le concept de Berber Kitchen est né d’une question trop souvent entendue quand midi sonne : “Que mange-t-on au déjeuner ?” Réponse de sa fondatrice, Samira : des plats berbères faits maison, de qualité, et surtout à un prix raisonnable. Ses clients doivent débourser entre 8 et 15 euros pour déguster un bon couscous ou un tajine, préparé sous leurs yeux et servi avec le sourire !


 


Brunchs, festivals et fêtes de quartier


Samira profite de ses nombreux déplacements professionnels en Algérie pour parfaire ses connaissances ­culinaires. Un savoir-faire qu’elle a acquis dans sa jeunesse auprès des femmes de sa famille, lors de moments conviviaux, ­autour des plats préparés pour le ramadan. Des années plus tard, elle quitte le confort d’un emploi à durée indéterminée de responsable ­commerciale et marketing dans l’import-export pour se consacrer pleinement à sa passion. Sa devise ? “Avancer doucement, mais sûrement.”


Après un CAP cuisine, la chef en herbe démarre son affaire en participant aux “expériences Airbnb” : le temps d’un atelier, Samira accueille un groupe de touristes de passage à Paris pour un cours de cuisine berbère. “Les participants viennent partager avec moi une recette. Cette transmission, c’est la meilleure façon de parler de ma culture”, explique-t-elle. Désormais, en Malaisie, en Amérique du Sud, aux Etats-Unis, ils sont nombreux à cuisiner les bons petits plats qu’ils ont appris auprès d’elle. Ses cours sont dispensés en anglais, of course !


Petit à petit, Samira élargit son offre et rejoint le réseau Meet My Mama, une entreprise sociale qui détecte et valorise les talents culinaires de femmes issues des migrations ou réfugiées. Cela lui ouvre les portes de nombreuses entreprises parisiennes où déposer ses marmites. Elle se rend aussi à des soirées de coworking, afin de faire découvrir aux salariés la culture ­berbère à travers différentes animations autour des ­tatouages, des bijoux… Pour compléter cette offre événementielle, elle organise des brunchs et participe à des festivals, vide-dressings, fêtes de quartier… et même à un marché de Noël vegan, où elle concocte des spécialités berbères version veggie, comme l’afforro, un couscous aux légumes à la vapeur.


 


Keep Calm and Eat Tajine


Berber Kitchen propose également une bûche à la crème de dattes, à la fleur d’oranger et à la noix – un dessert expérimenté à l’occasion du réveillon du Jour de l’An. “C’est bien de respecter certaines traditions, mais parfois, il faut faire des connexions, sans pour autant perdre l’essence de ton projet”, souligne Samira.


Avec un sens de l’humour aiguisé, la jeune femme a eu l’idée de créer, non loin de la porte de Clignancourt, Berber Souk, une boutique de tote bags et de tabliers, avec des formules accrocheuses, telles que “Keep Calm and Eat Tajine ou “Keep Calm and Eat Tchakchouka”. Le prix ? entre 8 et 15 euros, comme le couscous…


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Rose Villeneuve