Tunisie. Le film Mort sur le Nil retiré des salles pour « normalisation sioniste »

 Tunisie. Le film Mort sur le Nil retiré des salles pour « normalisation sioniste »

Fait rare ces dernières années en Tunisie, la direction générale des arts scéniques et audiovisuels du ministère des Affaires culturelles a décidé d’interdire le film « Mort sur le Nil » (Death on the Nile), une adaptation hollywoodienne du livre d’Agatha Christie, réalisée par Kenneth Branagh.

Visiblement, le ministère des Affaires culturelles a donc répondu favorablement à la campagne associative et médiatique contre la diffusion de ce film et la normalisation avec Israël, une campagne à laquelle se sont récemment joint quelques partis politiques dont al Jomhouri.

En cause, le personnage principal du film : l’actrice israélienne Gal Gadot, qui affiche par ailleurs son statut de réserviste de l’armée israélienne, connue pour son soutien à Tsahal.

 

Déprogrammation à l’issue de 2 semaines de projection

Plusieurs activistes contre la normalisation avec Israël avaient prévu de manifester le 24 février contre la projection du film dans les salles tunisiennes. Par anticipation, le long métrage a ainsi été interdit : son distributeur a été sommé de le retirer des salles de cinéma. C’est ce qu’a annoncé l’activiste Kaouther Saida Chebbi dans une publication Facebook, en se félicitant de la nouvelle.

Cette censure est la troisième après le Koweït et le Liban qui avaient les premiers déprogrammé l’œuvre mainstream. En Tunisie, le film était projeté dans plusieurs cinémas du pays depuis le 9 février dernier.

« L’actrice principale de ce film est une Israélienne qui a été entraînée au sein de l’armée sioniste et qui soutient la colonisation des territoires palestiniens », affirme Kaouther Saida Chebbi. A ce jour, l’affiche du film était encore visible à l’entrée de certaines salles de cinéma de la capitale tunisienne mais leurs gérants ont confirmé que le polar avait bel et bien été déprogrammé.

Commentant cette censure, certains internautes ont rappelé que le message incriminé de soutien à Tsahal « date en réalité de 8 ans ». L’actrice Gal Gadot avait en effet défendu durant l’été 2014 sur sa page Facebook l’offensive meurtrière menée alors pas Israël contre la bande de Gaza. Au cours de cette guerre ayant entraîné la mort d’au moins 2.251 Palestiniens, pour la plupart des civils, et fait 74 morts côté israélien, surtout des soldats, l’actrice avait salué l’armée israélienne et attaqué le Hamas au pouvoir à l’époque à Gaza.

Il s’agit de la deuxième fois qu’un film mettant en scène l’actrice est interdit en Tunisie : en 2017, la Tunisie avait déjà interdit le film Wonder Woman avec à l’affiche Gal Gadot.

 

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Seif Soudani