Evacuation de familles migrantes devant l’Hôtel de Ville de Paris

 Evacuation de familles migrantes devant l’Hôtel de Ville de Paris

crédit photo : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Deux cents personnes, membres de familles migrantes, dormaient depuis une semaine devant le parvis de la mairie, faute de place dans des hébergements d’urgence. Ils ont été évacués ce matin.

Il s’agissait principalement de femmes avec de jeunes enfants. Ils ont été réveillés à l’aube et priés de quitter les lieux en montant dans trois cars. Ces véhicules devaient les emmener à Marseille, Bourges et Besançon, où ils devaient être accueillis dans un sas d’accueil temporaire (SAS). L’évacuation s’est déroulée en présence du service assistance des sans-abris de la mairie de Paris et des membres de l’association France terre d’asile et de l’association Utopia 56.

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Et maintenant les agressions

Il y a quelques jours, Médecins sans frontières avait fait le constat de « personnes épuisées, souffrant de la chaleur et de plusieurs enfants avec de la fièvre ». Utopia 56 alertait également sur les risques sanitaires liés au pic de chaleur ainsi que sur des actes d’hostilité envers les migrants. L’association de défense des étrangers a dénoncé, sur les réseaux sociaux, « deux hommes d’une vingtaine d’années » qui ont uriné délibérément sur une femme sans abri et ses enfants. « La rue, la chaleur, et maintenant les agressions, qu’est-ce qu’il faut de plus pour que (les autorités) bougent ? », déplore l’antenne de Paris d’Utopia 56, qui exige de la ville de Paris et de la préfecture d’Île-de-France des solutions d’urgence. Une main courante a été déposée et un signalement transmis au procureur. Le parquet de Paris a confirmé avoir ouvert une enquête pour violences en réunion, comme annoncé par le Parisien. Il n’y pas eu d’interpellation.

Solutions à Paris ?

Utopia 56 tente de trouver des hébergements mais explique être arrivée « au bout de ses moyens », de nombreuses structures d’accueil tournant au ralenti pendant l’été. La ville de Paris assurait, de son côté, avoir proposé « des propositions d’hébergement » et rappelait avoir « transformé six sites municipaux en centres de mise à l’abri pour accueillir 1 015 personnes en familles depuis décembre 2023 ». Enfin, la préfecture a assuré qu’il « n’y a pas de fermeture de places (…) liée à la période estivale ».