Finale de la Ligue des champions : Arsenal fait tomber Barcelone (1-0) et fait briller le football féminin

 Finale de la Ligue des champions : Arsenal fait tomber Barcelone (1-0) et fait briller le football féminin

Les joueuses d’Arsenal célèbrent leur victoire avec le trophée après avoir remporté la finale de l’UEFA Women’s Champions League contre le FC Barcelone, au stade José Alvalade, à Lisbonne, le 24 mai 2025. (Photo : Filipe Amorim / AFP)

Lisbonne, 24 mai 2025. Envoyé spécial. 

Ce samedi 24 mai à Lisbonne, Arsenal a remporté la finale de la Ligue des champions féminine en battant Barcelone 1-0. Un succès historique, qui s’inscrit dans un contexte où le football féminin, bien que longtemps relégué au second plan, connaît aujourd’hui une ascension remarquable — même si des défis demeurent, comme en témoigne un coup d’envoi programmé à 17h, un horaire jamais envisagé pour une finale masculine.

Un contexte encore marqué par le décalage

Sous une chaleur écrasante de 28 degrés, le stade José-Alvalade s’anime doucement. La tribune de presse est bien garnie, et le stade est quasiment rempli (48000 spectacteurs). Des billets restent toutefois disponibles à l’entrée, un paradoxe pour une finale européenne majeure entre Arsenal et Barcelone.

Le coup d’envoi a été fixé à 17h, un horaire atypique qui souligne un décalage criant : jamais une finale masculine de Ligue des champions ne serait programmée si tôt, et encore moins en milieu d’après-midi. Alors qu’une finale hommes se joue en soirée, devant un stade comble et une audience mondiale, celle-ci se dispute à une heure moins favorable, et donc une visibilité réduite.

Un match tactique et intense

Sur le terrain, Arsenal signe un exploit en battant le FC Barcelone, double tenante du titre et triple championne d’Europe. Après avoir éliminé l’Olympique Lyonnais en demi-finale, les Gunners remportent leur deuxième trophée continental, dix-huit ans après leur premier sacre en 2007.

La rencontre débute sur un rythme posé. Barcelone contrôle la possession tandis qu’Arsenal mise sur des contres rapides. À la 23e minute, un but contre son camp d’Irene Paredes est annulé pour hors-jeu. En seconde période, les Catalanes prennent l’initiative, avec une frappe de Pina sur la barre à la 49e minute, mais les occasions franches restent rares.

À la 74e minute, Alessia Russo exploite une erreur d’alignement de la défense barcelonaise pour tromper la gardienne Catalina Coll d’une frappe clinique. Ce but, le seul du match, suffit à donner la victoire à Arsenal. Malgré une pression intense dans les dernières minutes, Barcelone ne parvient pas à égaliser et voit son rêve de triplé s’envoler.

Une victoire qui illustre la montée en puissance du football féminin

La victoire d’Arsenal confirme la montée en puissance du football féminin, un sport longtemps ignoré mais qui gagne enfin en légitimité. Comme le souligne la chercheuse américaine Cheryl Cooky : « Le sport masculin paraît plus captivant, non parce qu’il est meilleur, mais parce qu’on lui donne les moyens de l’être. »

Sur le terrain, le spectacle est bien réel. Le football féminin se distingue par un jeu fluide, peu interrompu, avec très peu de fautes et quasiment aucune simulation. Le vrai temps de jeu est conséquent, offrant un rythme soutenu et une intensité constante. Les joueuses rivalisent de technique et de combativité, au plus haut niveau.

Dans les tribunes, l’ambiance est aussi différente. Les supporters sont dispersés et mélangés, loin des clivages parfois marqués dans le football masculin. Familles, jeunes fans et passionnés créent une atmosphère conviviale et chaleureuse, signe d’une pratique populaire et inclusive.

En outre, des clubs comme Arsenal et Barcelone réussissent désormais à mobiliser plusieurs milliers de supporters pour ces rendez-vous majeurs, témoignant de l’attractivité grandissante du football féminin.

Enfin, un détail linguistique révèle aussi ce décalage historique : on parle de « Ligue des champions féminine » alors que le terme « Ligue des champions » seul désigne automatiquement la compétition masculine. Un signe supplémentaire que le football féminin cherche encore sa place au sommet, mais qui progresse à grands pas.

Un long chemin parcouru… et encore beaucoup à faire

Ce décalage et cette moindre exposition du football féminin ne sont pas nouveaux. Depuis que les femmes ont dû batailler pour accéder au terrain, braver les préjugés et casser les stéréotypes, le chemin a été long, mais la progression est réelle et palpable.

Aujourd’hui, le football féminin est plus que jamais sur la scène mondiale, avec des équipes, des joueuses, et des supporters toujours plus nombreux. La finale de Lisbonne en est une preuve éclatante.

Malgré les progrès réalisés, cette finale rappelle que le football féminin doit continuer à se battre pour obtenir la reconnaissance qu’il mérite. À Lisbonne, Arsenal s’offre un deuxième titre européen — preuve que le talent féminin est là, bien réel, et qu’il ne demande qu’à s’épanouir pleinement.