Gaza : la France et la communauté internationale interpellées à Paris

Plusieurs ONG ont réalisé une action symbolique à Paris le 28 mai 2025, où elles ont coloré l’eau d’une fontaine en rouge pour dire ‘stop au bain de sang’ dans la bande de Gaza assiégée par Israël et dénoncer la ‘lenteur de la France’ à agir. (Photo par Leo VIGNAL / AFP)
Au cœur de Paris, des associations ont mené une action pour appeler la France et la communauté internationale à hausser le ton contre le gouvernement israélien.
L’action était particulièrement symbolique. De la fontaine des Innocents (Paris) coulait de l’eau rougie par un colorant alimentaire, rappelant le sang versé par les civils palestiniens. Mercredi (28 mai), Oxfam France, Amnesty International France, Greenpeace France, Médecins du Monde et Ekō ont mené cette action pour dénoncer notamment « la lenteur d’action de la France face à l’urgence humanitaire absolue dans laquelle se trouve la population de Gaza ».
« Les États qui ont de l’influence sur Israël doivent agir maintenant : faire pression pour un cessez-le-feu immédiat et durable, mettre en œuvre un embargo complet sur les armes, soutenir les procédures judiciaires en cours (CPI et Cour internationale de Justice, ndlr) (…) La France doit œuvrer pour obtenir la révision de l’accord d’association Union européenne-Israël », déclarait Amnesty International France.
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La famine comme arme
« S’ajoutant à une campagne de bombardements indiscriminés qui s’intensifie, le blocus illégal mis en place par Israël début mars affame la population de Gaza (…) À Gaza, la faim et la limitation de l’accès à l’eau sont utilisées comme armes de guerre, ce qui constitue un crime de guerre », s’indignait Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam France, dans un communiqué commun des associations.
Nourriture, eau, mais aussi médicaments, autant de ressources bloquées aux frontières « d’un territoire assiégé », rappelait Jean-François Corty, président de Médecins du Monde. Selon lui, le stade de la crise humanitaire est dépassé, pour atteindre désormais « un abandon délibéré de la population palestinienne ».
Depuis le 21 mai, les autorités israéliennes ont rouvert le point de passage de Kerem Shalom, permettant de nouveau l’acheminement de l’aide humanitaire, après plus de 12 semaines de fermeture totale.
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Responsabilités
Les associations appelaient la communauté internationale à prendre ses responsabilités sans délai. « Si la communauté internationale continue à rester les bras croisés sans prendre de mesures concrètes alors que les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité s’accumulent, elle devra répondre de son aide et de sa complicité dans un génocide », prévenait Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France.
À ce jour, 148 États membres des Nations unies sur 190 ont reconnu l’État palestinien. La France pourrait annoncer sa reconnaissance de la Palestine lors de la conférence internationale prévue du 17 au 20 juin pour relancer une solution pacifique au conflit israélo-palestinien.