Gaza : une mobilisation pour dénoncer l’inaction et les contradictions

Lyon, 9 juin 2025. Une pancarte « Je suis Madleen » brandie lors d’un rassemblement de soutien aux militants du bateau humanitaire intercepté par Israël en route vers Gaza. Le Madleen avait quitté l’Italie pour dénoncer la famine dans l’enclave palestinienne. (Photo : Alex MARTIN / AFP)
Enfin agir à Gaza. Des syndicats appellent à une forte mobilisation pour la Palestine, avec, en point d’orgue, des rassemblements dans toute la France samedi 14 juin.
L’interception de la flottille de la liberté par les autorités israéliennes aura eu le mérite de remettre la lumière sur Gaza et de redonner un peu d’allant à ceux qui dénoncent le comportement du gouvernement israélien.
Dans un communiqué (11 juin), la CFDT, la CGT, l’Unsa, Solidaires et FSU ont appelé à une « mobilisation pour la Palestine » partout en France, samedi 14 juin, « pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza et pour un accès sans entraves de l’aide humanitaire ».
Une nouvelle tentative d’attirer l’attention sur le désintérêt total des autorités israéliennes pour le droit international : « A Gaza, depuis la rupture unilatérale du cessez-le-feu par Israël, la famine est clairement assumée par Israël comme arme de guerre au mépris de toutes les règles du droit international ».
Instrumentalisation ?
Les syndicats accusent les Etats-Unis et l’armée israélienne d’avoir mis en place « un simulacre d’aide alimentaire » se transformant en « guet-apens ». Début juin, à plusieurs reprises, des tirs de l’armée israélienne ont fait plusieurs morts près de centres d’aide humanitaire.
L’armée israélienne affirmait avoir ouvert le feu sur « des suspects ». « C’est une instrumentalisation révoltante de l’aide humanitaire au service du déplacement forcé de la population et du nettoyage ethnique en cours », s’indignent les syndicats.
Ceux-ci pointent par ailleurs un « génocide ». Un mot lourd de sens, régulièrement employé depuis le 29 décembre 2023 et la plainte de l’Afrique du sud, contre Israël, pour « génocide » à Gaza auprès de la Cour internationale de justice (CIJ).
Depuis, la CIJ a déjà prononcé six avis conservatoires, dont la demande faite à Israël de « prendre toutes les mesures en son pouvoir pour prévenir la commission d’actes » génocidaires.
Paralysie
« Dans une déclaration conjointe du 19 mai, les dirigeants de la France, du Royaume-Uni et du Canada qualifient la situation comme « inacceptable » et affirment qu’ils « ne resteront pas les bras croisés ». Mais qu’ont-ils fait ? Face à un génocide, il faut des actes, tout de suite ! », dénoncent les syndicats. Le gouvernement français est particulièrement mis face à ses contradictions.
Le refus des dockers de Fos-sur-Mer de charger des armes destinées à être livrées à Israël, a dévoilé par la même occasion la froide réalité : la France continue de livrer des armes à l’armée israélienne. Alors que dans le même temps, Emmanuel Macron s’indigne du comportement d’Israël et promet la reconnaissance de la Palestine.
Des manifestations sont prévues dans toute la France samedi 14 janvier, dont la principale, Place de la République (Paris) à 14h.