Juillet 2025 au palmarès des mois les plus chauds jamais enregistrés en Tunisie

 Juillet 2025 au palmarès des mois les plus chauds jamais enregistrés en Tunisie

Le mois de juillet 2025 a été classé 4ème mois le plus chaud de l’histoire du pays, avec une température moyenne nationale dépassant de 1.8°c la moyenne de référence, d’après le bulletin climatique mensuel publié par l’Institut national de la météorologie (INM). Comment les experts expliquent-ils ce phénomène ?

Ainsi Juillet 2025 se place juste derrière juillet 2024 (+1,9 °C), juillet 2003 (+2,3 °C) et juillet 2023 (+4 °C) dans le classement des mois de juillet les plus chauds. Pertinentes, les prévisions estivales indiquaient une progression marquée des températures au-dessus des normales saisonnières, en particulier dans le centre et le sud de la Tunisie.

Au total les températures moyennes du mois de juillet 2025 ont varié entre 26.8 °C à Thala et 32.4°C à Gafsa. Quant aux températures maximales moyennes durant ce même mois, elles ont varié entre 31.4°C à Mahdia et 40.3°C à Kairouan. La température maximale moyenne nationale a pour sa partatteint 36.1 °C supérieure à la moyenne de référence pour les mêmes stations qui est de 34.6°C avec une différence de +1.5 °C. La température minimale moyenne nationale, a atteint 23.4°C, dépassant, ainsi, la moyenne de référence (21.4°c) de +2°C. Les températures minimales ont varié de 19.5 °C au kef et 26.9°C à Gabés.

Mais ce sont surtout les épisodes de vagues de chaleur extrême que pointe l’INM : une vague de chaleur a frappé la Tunisie entre le 19 et le 24 juillet 2025, avec des maximales atteignant 44–46 °C, voire jusqu’à 47 °C dans certaines régions. Elle était provoquée par des vents chauds et secs venant du désert.

 

Les orages source d’excédent pluviométrique

La pluviométrie du mois de juillet 2025 a été caractérisée par un excédent pluviométrique, suite à des épisodes orageux entre le 2 et le 3 du mois, notamment, à Kasserine, Thala, Siliana et Jendouba, et entre le 12 et le 14 juin 2025 à Kairouan, Siliana et le Kef. Le nord du pays a cumulé dans 10 de ses stations météorologiques 83.9 mm, qui représente, ainsi, 147% de la normale.

Toutefois, paradoxalement, malgré un excès de pluie y compris dans le nord durant le mois, globalement l’été s’est inscrit dans un contexte de sécheresse renforcée. Les modèles climatiques anticipaient des pluies très en dessous de la normale, renforçant l’aridité ambiante.

 

Quel rôle pour le réchauffement climatique global ?

Premier constat des météorologues, la Méditerranée se réchauffe à environ ~20 % plus rapidement que la moyenne mondiale, ce qui amplifie les vagues de chaleur et les épisodes extrêmes. Sur le long terme, la Tunisie connaissait déjà par conséquent une hausse moyenne de température de +1,2 °C entre 1901 et 2020. S’agissant ensuite des mécanismes circulatoires bloquants, des phénomènes comme le dôme de chaleur — un anticyclone persistant qui emprisonne de grandes masses d’air chaud — peuvent aggraver les canicules en réduisant les nuages, les vents rafraîchissants tout comme les les précipitations.

Par ailleurs, certains indices climatiques tels que la variabilité multidéca-discale de l’Atlantique (AMV) peuvent enfin influencer la fréquence et l’intensité des vagues de chaleur en Méditerranée, en renforçant les hautes pressions.

Vulnérable à la pénurie d’eau, la Tunisie souffre d’un épuisement des nappes phréatiques, une intrusion saline, et une baisse durable des pluies depuis la sécheresse de 2017–2020. « Cela contribue à l’élévation des températures minimales nocturnes, car l’humidité du sol est insuffisante pour absorber la chaleur », explique un météorologue de l’INM. Août 2025 n’est pas en reste, puisqu’aujourd’hui 27 août, des températures supérieures à 40 degrés sont attendues sur la majeure partie du territoire tunisien.

Carte Meteoconsult