La solidarité va-t-elle être systématiquement condamnée ?

 La solidarité va-t-elle être systématiquement condamnée ?

L’avocat français Henri Leclerc (C) quitte le Tribunal de Gap


Il devient vraisemblablement compliqué de porter secours aux migrants à nos frontières. Deux nouvelles personnes solidaires sont convoquées au tribunal.


Condamnation


Le 13 décembre dernier, malgré une campagne de soutien importante (pétition de près de 50 000 signatures, soirées de soutien, rassemblements…), sept personnes ont été condamnées au minimum à six mois de prison avec sursis pour avoir aidé des migrants à la frontière franco-italienne. Le jour même du procès pas moins de 500 à 600 personnes qui étaient massées devant le Palais de justice. Lors de l'annonce de la décision les organisations de soutien des « 7 de Briançon » craignaient un « un tournant dangereux dans la répression des personnes solidaires » et ajoutaient : « Alors que des personnes exilées, auxquelles nous essayons de venir en aide, meurent sur les routes dangereuses de la frontière franco-italienne, le tribunal correctionnel de Gap a fait le choix de condamner la solidarité ».


Rebelote


Les craintes des soutiens des « 7 de Briançon » sont peut-être en train d'être justifiées. Le 10 janvier, deux nouveaux maraudeurs sont convoqués au tribunal correctionnel de Gap suite à leur interpellation alors qu'ils venaient en aide à des migrants en détresse. Une situation invraisemblable pour les organisations soutenant les personnes solidaires : « La présence des « maraudeurs » est plus que jamais nécessaire en montagne pour sauver des vies. Pourtant, le procureur les poursuit, et le tribunal de Gap les condamne, au lieu de faire respecter les droits des demandeurs d’asile et des mineurs, et la dignité de chaque être humain ».


Soutien


A l'instar de ce qu'il s'est passé pour les « 7 de Briançon », une campagne de solidarité s'organise autour de ces deux maraudeurs. Ainsi, deux rassemblements sont prévus : le premier le 9 janvier sur le front de neige de Montgenèvre et le second le 10 janvier devant le tribunal de Gap. Le message de ces rassemblements est le « soutien aux maraudeurs et exiger la relaxe », « le droit de circulation pour tous » et l'arrêt des « violences policières ».


La prochaine décision du tribunal de Gap ira-t-elle dans le sens de la condamnation de la solidarité ? Début de réponse le 10 janvier prochain.

Charly Célinain