« Le Maroc du Roi Mohammed VI »

 « Le Maroc du Roi Mohammed VI »

Un énième livre sur Mohammed VI ? La petite musique, portée par quelques déçus de la première heure et les jugements abrupts d’une presse française qui n’a encore rien compris à la légitimité d’un monarque au vu des résultats positifs qui placent le royaume en tête, compte tenu de ses scores plus flatteurs aux yeux de l’opinion autant locale qu’étrangère.

Une fois n’est pas coutume, l’ouvrage commis par France Colle n’est pas un essai à charge, bien au contraire. Le Maroc du Roi Mohammed VI est écrit d’une plume alerte par une auteure française qui n’est ni plus ni moins subjuguée par le Royaume. Elle lâche ainsi la bride à un style qui parle avec passion des Marocains et du Souverain.

Ce schéma intellectuel découle d’abord d’un attachement que l’écrivaine n’hésite pas à vanter dès le départ : « À toi, magnifique Maroc, pays chargé d’histoire et d’émotion, pays où l’authenticité et la générosité règnent en maîtres absolus, pays à qui je dois les moments les plus parfaits de ma vie. »

Une admiration qui n’est ni vaine, ni feinte pour un « pays en plein essor sur tous les plans, un pays qui dépasse la France dans bien des domaines, un pays qui est dans la haute performance et la haute exigence, un pays qui, d’ici peu, atteindra des sommets inégalés, et vous serez surpris de constater que, pendant que nous régressons, le Maroc, qui a su garder ses principes, ses croyances et ses valeurs, est en train d’évoluer d’une manière magistrale pour devenir un leader qui va impressionner et dominer. »

Autant d’alléluias pour chanter le roman de Mohammed VI ? Pourquoi pas, quand l’histoire montre un royaume retrouvé, restauré, refondé… le miracle d’un pays sauvé des eaux, quand le père de l’actuel monarque criait à la crise cardiaque !

La réalité toute nue, c’est que le Maroc de Mohammed VI n’a plus rien à voir avec celui de Hassan II, et France Colle a bien saisi le bond fait en quelques décennies : « Débuté il y a plusieurs années sous le règne du Roi Mohammed VI, le développement du Maroc se propage dans tous les secteurs d’activités avec force et maîtrise qui, ajoutées aux compétences exceptionnelles et aux ressources hors norme du Royaume, font que ce pays d’Afrique va devenir un acteur incontournable sur l’échiquier international. »

L’écrivaine cite à témoin Tanger-Med, le TGV, le réseau autoroutier, le développement des aéroports, le dossier des énergies renouvelables… Elle fait le tour de ces coups de génie qui mettent désormais le Royaume au diapason des nations les plus évoluées.

Et c’est tout naturellement qu’elle s’interroge sur les qualités du chef d’État : « Le Roi Mohammed VI est un chef d’État qui a une vision moderne et éclairée de son pays. Il est tourné vers le futur. Son règne est marqué par des décisions et des actes qui font progresser et évoluer le pays dans tous les domaines. Il a su prendre des mesures qui ont changé le cours des choses et qui ont amélioré la vie de son peuple. Le statut juridique de la femme a été amélioré, il y a eu la modification des procédures de divorce, la pénalisation du harcèlement sexuel. Le Souverain est aussi un homme de paix qui favorise le dialogue entre les peuples. C’est un grand roi, un roi qui garantit à son peuple et à son pays plus de démocratie, plus de modernité, plus de garanties sociales, plus de paix, plus de justice. »

On saura gré à Colle de libérer des vérités cachées, de plébisciter un système certes encore insuffisant, mais qui sert néanmoins les espoirs de puissance du pays. Sachant qu’une gouvernance susceptible de fédérer des populations aussi disparates ne peut perdurer que si elle est dotée d’une réelle armature.

Mais l’essentiel de la leçon, c’est que le Souverain ait pris les devants et réformé drastiquement le pays, même si c’est au prix de réformes parfois impopulaires, d’une pédagogie sévère qui aspire à faire quitter peu à peu le pays de ses longues détresses. Une approche qui tient compte de l’aspiration égalitaire des plus démunis, dans une sorte de révolution, pour le moment, silencieuse.

Écrit avec les tripes, Le Maroc du Roi Mohammed VI est avant tout un cri d’amour, une ode à un pays qui ne se dévoile pas au premier venu. Conter son histoire, c’est avant tout se raconter à travers un cheminement initiatique qui traduit une aventure personnelle, intime, où les rencontres sont autant de richesses dévoilées.