Le Royaume-Uni durcit sa politique d’asile

Parliament TV, 17 novembre 2025 : la ministre britannique de l’Intérieur, Shabana Mahmood, présente les nouvelles réformes sur l’asile. Le gouvernement prévoit des changements majeurs, réduisant les protections des réfugiés et menaçant de sanctions les pays refusant de reprendre leurs ressortissants. Photo : PRU / AFP
Le gouvernement travailliste a présenté une réforme d’ampleur pour durcir sa politique d’asile, espérant décourager les arrivées irrégulières de migrants.
« Si nous nous ne parvenons pas à gérer cette crise, nous entraînerons davantage de personnes sur un chemin qui commence par la colère et mène à la haine », a déclaré la ministre de l’Intérieur, Shabana Mahmood, devant le Parlement, fustigeant un système « hors de contrôle et injuste ».
Sur le fond, voici ce qui va changer :
- Le statut de réfugié va devenir temporaire.
- Leur situation sera réexaminée tous les 30 mois.
- Ceux qui ont fui la menace d’un régime pourront être renvoyés dans leur pays d’origine en cas de changement politique. Il cite l’exemple de la Syrie, où un petit nombre de personnes ont commencé à rentrer volontairement après la chute du régime de Bachar al-Assad.
- Les réfugiés devront attendre 20 ans, contre cinq actuellement, pour demander un titre de résidence permanente, une mesure largement inspirée du modèle danois.
- Pour éviter les recours en justice, les demandeurs d’asile n’auront « qu’une seule chance » de déposer une demande, et une seule de faire appel.
Aides sociales supprimées
Le gouvernement travailliste prévoit également de supprimer le soutien financier automatique de l’Etat aux demandeurs d’asile. Une aide allouée à plus de 106 000 personnes en mars 2025.
Actuellement, il leur verse une allocation hebdomadaire et leur fournit un hébergement, mais le recours à des hôtels, très coûteux, est critiqué.
Les aides sociales seront supprimées « pour ceux qui ont le droit de travailler et qui peuvent subvenir à leurs besoins » mais ne le font pas, ou encore pour les personnes condamnées.
Hausse des demandes d’asile de 18%
Le gouvernement espère que ces mesures décourageront les arrivées par la Manche. Depuis le 1er janvier, 39 292 personnes sont arrivées à bord de petites embarcations, soit plus qu’en 2024, et la quasi-totalité demandent l’asile dans la foulée.
Les demandes d’asile ont augmenté de 18% en 2024, alors qu’elles baissaient de 13% dans l’ensemble de l’Union européenne sur la même période.
