Ligue des Champions : le PSG a enfin touché le ciel
Parfois, les rêves des pauvres finissent par éclater en pleine lumière. Et ce samedi soir à Munich, c’est tout un peuple de galériens du ballon rond qui a vu son espoir devenir réalité. Ils l’ont fait. Putain, ils l’ont fait. Pas à moitié, pas sur un malentendu, pas sur un but volé à la 93e. Non, ils l’ont fait en écrasant l’adversaire. En jouant au foot comme on danse, comme on respire, comme on hurle sa joie dans une cage d’escalier ou sur un banc en bas de chez soi. 5-0. Cinq fois le filet qui tremble et les cœurs avec. L’Inter Milan a explosé. Paris a flambé.
Une revanche pour les humiliés
C’était pas juste un match. C’était une délivrance.
Parce qu’on les a moqués. Parce qu’on leur a rappelé chaque printemps leurs désillusions, leurs humiliations, leurs chutes de haut. Parce qu’on ne croyait plus qu’un club français — surtout celui-là, celui des riches, des stars, du clinquant — pouvait gagner avec le style et l’âme. Et pourtant…
Désiré Doué, prénom de miracle
Ce soir-là, c’est un gosse de 19 piges qui a volé la vedette à tous. Désiré Doué, prénom de prophète, regard d’enfant, pied de feu. Une offrande pour Hakimi. Une volée détournée mais gravée. Puis ce troisième but, cette caresse brutale, ce coup de grâce — il n’a pas juste marqué, il a gravé son nom sur la Coupe aux grandes oreilles. Il a joué comme s’il portait les rêves de tout un pays sur le dos. Et peut-être qu’il les portait vraiment.
Luis Enrique, le parieur tranquille
Luis Enrique, le patron au regard calme, avait vu juste.
Il a aligné une équipe jeune, presque insolente. Une bande de gamins, pas encore usés, pas encore blasés, qui se jettent dans le combat avec l’insouciance de ceux qui n’ont rien à perdre et tout à prouver. Une équipe qui sait ce que c’est que de tomber, et qui n’a plus peur de se relever.
Le feu d’artifice parisien
Et puis il y a eu Kvaratskhelia, surnommé par certains “Kvara la foudre”, qui a ajouté son éclair. Et ce dernier but, signé Senny Mayulu, pur titi parisien, enfant de la ville, qui frappe fort devant une tribune en feu. Une claque pour les sceptiques. Une larme pour les vieux supporters qui attendaient ça depuis toujours.
L’histoire leur tendait les bras
Ce n’est pas juste une victoire. C’est une page qui se tourne.
Le PSG entre dans la légende. Et pas par la petite porte. Plus personne ne pourra dire : “Ils n’ont jamais gagné la Ligue des Champions.” Même l’OM doit partager son trône maintenant. À Munich, comme en 93. Comme un clin d’œil de l’Histoire, cette garce qui parfois se souvient des oubliés.
Un rêve pour les mômes
Luis Enrique, lui, est devenu un géant. 11 finales, 11 victoires. Un maçon de la gloire, qui bâtit avec des idées et de l’audace. Il a fait du PSG un vrai club, pas juste une vitrine. Un club où les gosses peuvent rêver grand. Où la peur n’a plus sa place.
Ce soir, Paris n’a pas juste gagné. Il a libéré ses fantômes. Il a offert un rêve aux mômes de La Courneuve, de Bondy, de Belleville et d’ailleurs. À ceux qui jouent sur du béton, entre deux poteaux en fer, avec un ballon crevé. Ceux qui s’imaginent champions les yeux fermés.
Et pour une fois, ce n’était pas qu’un rêve.