Lutte contre le narcotrafic : création d’une prison de haute sécurité isolée en Guyane

 Lutte contre le narcotrafic : création d’une prison de haute sécurité isolée en Guyane

Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, lors de la présentation du projet de la future Cité du ministère de la Justice à Saint-Laurent-du-Maroni, en Guyane française, le 18 mai 2025. (Photo : Ronan LIETAR / AFP)

Gérald Darmanin annonçait samedi, depuis la Guyane, la création d’une prison de haute sécurité isolée en pleine forêt amazonienne. Un projet qui fait ressurgir des images du passé.

Frapper à la base et isoler. Tels seront les deux objectifs principaux de la future prison de haute sécurité de 500 places Saint-Laurent-du-Maroni, en Guyane. Un projet dont se félicitait Gérald Darmanin, samedi (17 mai) sur X : « Après Vendin-le-Vieil et Condé-sur-Sarthe, nous renforçons encore nos capacités de détention très strictes pour les narcotrafiquants. 15 places de prison spécifiques pour les islamistes et radicalisés seront également créées en Guyane dans la même prison ».

Ce week-end, dans un entretien au Journal du dimanche (JDD), le garde des Sceaux précisait que l’ouverture de l’établissement pénitentiaire était prévue d’ici 2028. Outre les 15 places réservées aux individus radicalisés, 60 places seront dédiées aux narcotrafiquants condamnés aux peines les plus lourdes.

Isoler

La localisation de cette future prison, éloignée de toute civilisation, devrait permettre de couper tout contact entre les narcotrafiquants et « leurs filières criminelles ». C’est, du moins, ce qu’espérait Gérald Darmanin, hier (18 mai) au micro de BFMTV :

« la prison ne les empêche plus de communiquer avec l’extérieur, de gérer leur point de deal, leur trafic, de commander des assassinats (…) il faut se réveiller ! En Europe, la Belgique, les Pays-Bas ont laissé faire et des avocats, des journalistes, des élus locaux, sont assassinés, menacés ».

En outre, le garde des Sceaux a affirmé sa volonté de contrecarrer la criminalité organisée à tous les échelons. En Guyane, « au début du chemin de la drogue », comme en métropole, « en neutralisant les têtes de réseau ».

« Référence historique »

L’annonce de la construction d’une prison de haute sécurité, loin de la métropole, en Guyane, a ravivé des souvenirs d’un autre temps, notamment dans l’opposition.

« La symbolique qui consiste à installer en Guyane une prison pour des non-Guyanais et ‘les plus dangereux’ est extrêmement problématique parce qu’on voit bien la référence historique au bagne de Cayenne », réagissait hier (18 mai) sur BFMTV, Marine Tondelier, secrétaire nationale des Ecologistes.

Une référence aux bagnes de Guyane (Cayenne, Saint-Laurent-du-Maroni…) qu’a tenté de réfuter Maud Bregeon (Renaissance), hier sur Europe 1 : « La priorité, c’est d’enfermer des personnes issues de la zone guyanaise ».