« Maroc, Atlas sentimental » ou l’hommage en images primé aux 1839 Photo Awards

La Lumière transforme les couleurs en sensations presque physiques, ancrées dans les gestes du quotidien et la générosité naturelle des habitants
Avec sa série photographique « Maroc, Atlas sentimental », le photographe italien Nicola Fioravanti a remporté le 1er prix du concours 1839 Photo Awards, consacré à la photographie couleur.
Ce travail, salué par un jury international de renom, transporte le spectateur au cœur du Maroc, à travers des scènes de rue baignées de lumière et de contrastes saisissants. Chaque image évoque la puissance émotionnelle de la photographie couleur et sa capacité à capturer l’essence d’un lieu sans recours aux mots.
Une célébration de la photographie comme art
Créés en hommage à l’année 1839 – date de la première mise à disposition publique de la photographie – les 1839 Awards récompensent les artistes qui utilisent leur appareil comme un véritable médium artistique. Nicola Fioravanti, photographe professionnel basé à Paris et spécialisé dans la photographie de rue, explore depuis des années le potentiel expressif de la couleur en milieu urbain. Pour lui, la couleur n’est pas un simple ornement visuel, mais bien un langage à part entière.
Un hommage personnel à la terre natale de son épouse
Dans un entretien publié sur le site des 1839 Photo Awards, Fioravanti confie que cette série est bien plus qu’un reportage : c’est une déclaration d’amour. Le Maroc, terre natale de son épouse, y est présenté dans toute sa richesse visuelle, mais aussi affective. À ses yeux, « Maroc, Atlas sentimental » est autant un hommage à la beauté du pays qu’une quête intérieure, tissant des liens entre souvenirs, lumière et appartenance.
« C’est le lieu de naissance de ma femme, la terre où se trouvent ses racines… Ce travail est une tentative de retracer les émotions qui lient sa mémoire à ce lieu, forgeant un lien qui durera toute une vie », explique-t-il.
La lumière marocaine, une présence vivante
La lumière occupe une place centrale dans le travail de Fioravanti, qui la décrit comme « incroyablement généreuse ». Elle transforme les couleurs en sensations presque physiques, ancrées dans les gestes du quotidien et la générosité naturelle des habitants.
« Ici, la lumière donne naissance à des couleurs qui ne se voient pas seulement, mais se vivent », écrit-il.
Une exposition majeure à Palerme
La série a également fait l’objet d’une exposition monographique au Centro Internazionale di Fotografia Letizia Battaglia, à Palerme, du 16 avril au 22 mai 2025. L’exposition, organisée par Daniela Brigone, a présenté quarante images « capturant la magie du Maroc », selon les mots de l’artiste. Le cliché choisi en couverture, représentant un nuage suspendu au-dessus d’un espace de prière, symbolise cette alchimie entre sacré et quotidien, si propre au pays.
Un message universel de beauté et d’appartenance
À travers ses photographies, Nicola Fioravanti invite à regarder le Maroc comme un pays pluriel et harmonieux, où la diversité se transforme en équilibre. Et même s’il avoue ne pas pouvoir tout comprendre de cette terre « riche et mystérieuse », il espère que ses images parleront d’elles-mêmes, comme une invitation à la découverte et à l’émotion partagée.
« Le Maroc est un endroit où l’on se sent partie prenante de quelque chose de plus grand, comme si on l’avait toujours connu », conclut-il sur Instagram, avec une déclaration d’amour vibrante : « Dima Maghrib », Maroc Toujours.
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