Marrakech consacre PROMIS LE CIEL d’Erige Sehiri

 Marrakech consacre PROMIS LE CIEL d’Erige Sehiri

Le jury a salué « une œuvre qui ose regarder le monde autrement »

La 22ᵉ édition du Festival International du Film de Marrakech s’est clôturée samedi 6 décembre, dans une atmosphère vibrante, marquée par la victoire du film PROMIS LE CIEL de la réalisatrice tunisienne Erige Sehiri, couronné de l’Étoile d’Or.

Devant un public venu en nombre au Palais des Congrès, le jury a dévoilé un palmarès qui célèbre un cinéma audacieux, poétique et profondément ancré dans le réel. En distinguant PROMIS LE CIEL, le jury a salué « une œuvre qui ose regarder le monde autrement », un geste de cinéma courageux qui interroge notre rapport à l’autre et à nous-mêmes.

Un palmarès qui célèbre l’audace

Cette édition a mis en lumière des films capables de conjuguer récit intime et Histoire collective. Le Prix du Jury revient ex æquo à MY FATHER AND QADDAFI de Jihan K et à MEMORY de Vladlena Sandu, deux œuvres personnelles où le destin individuel rejoint les fractures du monde.

Oscar Hudson décroche le Prix de la Mise en Scène pour STRAIGHT CIRCLE, remarquable par sa rigueur formelle et son inventivité narrative. Côté interprétation, Debora Lobe Naney est consacrée pour son rôle dans PROMIS LE CIEL, tandis que Ṣọpẹ́ Dìrísù remporte le Prix masculin pour MY FATHER’S SHADOW d’Akinola Davies Jr. Une mention spéciale distingue par ailleurs le duo Elliot et Luke Tittensor dans STRAIGHT CIRCLE. Autant de choix qui témoignent d’une compétition vibrante, portée par des cinéastes affûtés et des interprètes d’une rare intensité.

Des hommages qui touchent le cœur du public

Cette édition a également honoré des figures emblématiques du 7ᵉ art. Jodie Foster, émue par l’Étoile d’Or remise pour l’ensemble de sa carrière, a livré un discours vibrant sur son rapport au cinéma, qu’elle décrit comme « le lieu où nous nous tenons la main, côte à côte, dans le noir ». L’acteur égyptien Hussein Fahmi a rappelé son lien personnel avec Marrakech, où il avait tourné au début des années 1970. L’hommage rendu à Raouya a profondément touché le public marocain, tout comme celui réservé à Guillermo Del Toro, fidèle du Festival et amoureux déclaré de la ville ocre.

Rencontres, transmissions et engagement social

Au-delà des projections, les « Conversations » ont permis de riches échanges avec des personnalités telles que Bong Joon Ho, Jodie Foster, Guillermo del Toro, Jafar Panahi ou Tahar Rahim. Plus de 47 000 spectateurs ont répondu présents, dont 7 000 jeunes dans le cadre du programme Jeune Public, confirmant l’importance de la transmission cinématographique.

Les Ateliers de l’Atlas ont, eux, réuni 350 professionnels autour de 28 projets, consolidant leur rôle moteur pour les cinémas du continent africain et de la région.

Sous la Présidence Effective de SAR le Prince Moulay Rachid, la dimension sociale du Festival s’est concrétisée par une campagne de lutte contre la cécité menée à Tahannaout, permettant 3 000 consultations et 400 opérations de la cataracte au profit des populations sinistrées d’Al Haouz.

Une édition qui confirme l’âme du Festival

Entre découvertes, hommages et engagements, cette 22ᵉ édition du Festival International du Film de Marrakech a rappelé ce qui fait sa singularité : un lieu où les regards se croisent, où les œuvres circulent librement, et où le cinéma continue de rapprocher celles et ceux qui le créent et celles et ceux qui le contemplent.

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