Netanyahu accuse Macron d’attiser l’antisémitisme, l’Élysée répond sèchement

(Photo : Christophe Ena / POOL / AFP)
L’Élysée recadre sèchement Benyamin Netanyahu après le courrier accusateur de ce dernier, adressé à Emmanuel Macron, critiquant la volonté de reconnaître l’Etat palestinien.
« Votre appel à un Etat palestinien alimente le feu antisémite », accusait Benyamin Netanyahu dans un courrier officiel adressé à Emmanuel Macron. Dans cette correspondance datée de dimanche (17 août), le Premier ministre israélien argumentait : « Cela récompense la terreur du Hamas, renforce le refus du Hamas de libérer les otages, encourage ceux qui menacent les Juifs français et favorise la haine des Juifs qui rôde désormais dans vos rues ».
Accusations balayées d’un revers de main par un communiqué de l’Élysée publié hier (19 août) : « L’analyse selon laquelle la décision de la France de reconnaître l’Etat de Palestine dès septembre expliquerait la montée des violences antisémites en France est erronée, abjecte et ne demeurera pas sans réponse ».
Ultimatum ?
« Je vous appelle à remplacer la faiblesse par l’action, l’apaisement par la volonté, et à le faire avant une date claire : la nouvelle année juive, le 23 septembre 2025 », indiquait également Benyamin Netanyahu dans son courrier. Ce dernier posant un ultimatum afin qu’Emmanuel Macron recule et ne reconnaisse pas l’Etat palestinien.
Le Premier ministre israélien tentait ensuite la culpabilisation pour arriver à ses fins : « Je suis préoccupé par la montée alarmante de l’antisémitisme en France et par le manque d’actions décisives de votre gouvernement pour y faire face (…) Depuis vos déclarations publiques attaquant Israël et signalant la reconnaissance d’un Etat palestinien, il a augmenté ».
« Protéger les compatriotes juifs »
L’Élysée n’a pas laissé passer ces accusations et a défendu sa politique : « Les violences contre la communauté juive sont inadmissibles. C’est pourquoi, au-delà des condamnations, le chef de l’Etat a systématiquement demandé à tous ses gouvernements depuis 2017 – et encore davantage après les attentats terroristes du 7 octobre 2023 – la plus grande fermeté à l’endroit des auteurs d’actes antisémites ».
L’Élysée insistait enfin et avec beaucoup de clarté : « la République protège et protègera toujours ses compatriotes de confession juive. La période exige gravité et responsabilité, pas amalgames et manipulations ».
