Plan de paix pour Gaza : aide humanitaire entravée, cessez-le-feu précaire

 Plan de paix pour Gaza : aide humanitaire entravée, cessez-le-feu précaire

Des camions chargés d’aide humanitaire bloqués au passage de Rafah pour entrer à Gaza, le 15 octobre 2025, même après l’autorisation annoncée par Israël. L’ONU presse la réouverture de ce point crucial face à la crise humanitaire à Gaza. (Photo : AFP)

L’ONU a exhorté Israël à permettre l’entrée massive de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza. Par ailleurs, l’organisation s’inquiète de la situation « précaire et incertaine » dans l’enclave.

« Après des mois de frustrations et d’obstacles, des vivres, des médicaments, du carburant, de l’eau, du gaz de cuisson et des tentes ont pu parvenir à ceux qui en ont besoin », saluait, hier (15 octobre), Tom Fletcher, Secrétaire général adjoint de l’ONU aux affaires humanitaires (UNOCHA).

Libération des derniers otages israéliens, de détenus palestiniens, et retour de dizaines de milliers de familles déplacées dans la ville de Gaza, la première phase du plan de paix s’est plus ou moins déroulée comme prévu. Cependant, l’entrée de l’aide humanitaire connaît encore des blocages.

Hier, l’ONU exhortait Israël à permettre l’entrée massive de l’aide et à ouvrir tous les accès de la bande de Gaza. « Tout au long de cette crise, nous avons affirmé qu’il n’est pas admissible d’utiliser l’aide humanitaire comme moyen de pression. Faciliter l’acheminement de cette aide est une obligation juridique », rappelait Tom Fletcher.

Restitution des corps

L’ONU déplorait l’annonce par Israël (14 octobre) d’une réduction de moitié de l’aide promise. L’Etat hébreu attribuait ce ralentissement au fait que le Hamas tardait à restituer les corps des otages morts durant leur captivité.

Face à ces blocages, l’ONU appelait hier les deux parties à respecter les termes de l’accord de paix : « Comme le Hamas s’y est engagé, il doit redoubler d’efforts pour restituer dans les plus brefs délais les corps des otages décédés ».

Après l’optimisme des premiers jours du cessez-le-feu et la signature de la première phase du plan de paix proposé par les Etats-Unis, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, menaçait (15 octobre) de reprendre les combats si le Hamas ne respectait pas l’accord. La situation reste fragile dans la bande de Gaza.

 

Inquiétudes

« La situation à Gaza reste précaire et incertaine (…) Il est impératif de veiller à ce que le cessez-le-feu tienne », indiquait hier Ajith Sunghay, chef du Haut-Commissariat aux droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés.

Et pour cause, des affrontements armés entre le Hamas et des factions rivales ensanglantent les rues de la ville de Gaza. Selon l’ONU, mardi (14 octobre), des tirs de l’armée israélienne, visant des Palestiniens qui tentaient de retourner dans leur ville, ont fait trois morts.

Autant de difficultés qui mettent en péril la pérennité du cessez-le-feu. Hier, Tom Fletcher rappelait l’enjeu capital : « le véritable défi de ces accords est de faire en sorte que les familles soient en sécurité et réunies, les enfants nourris, à l’abri et de retour à l’école. Le monde a échoué tant de fois par le passé : nous ne devons pas échouer cette fois-ci ».