Education nationale : la contestation se généralise

 Education nationale : la contestation se généralise

Benjamin Mengelle / Hans Lucas / 19 mars 2019 / Paris – France.


La contestation gagne tous les niveaux de l’Education nationale. Après les universités et établissements du second degré, le premier degré est impacté.


Évaluation des CP


Depuis septembre dernier, le ministère de l’Education nationale a mis en place un système d’évaluation des acquis des élèves de CP.


Dès le mois de septembre, les enfants devaient être évalués en français et mathématiques. Puis une nouvelle fois en cours d’année.


Selon l’Education nationale, l’évaluation serait utile pour « fournir aux enseignants des repères des acquis de leurs élèves, compléter leurs constats et leur permettre d’enrichir leurs pratiques pédagogiques » notamment.


Simplement, le corps enseignant, au contact des élèves, ne l’appréhende pas du tout de cette façon.


Inutiles


« Ces test sont inutiles et contre-productifs parce qu’ils génèrent du stress et mettent les élèves en échec ; le sentiment d’exécuter ces consignes ministérielles a été mal vécu et chronophage » selon le syndicat du premier degré SNUIPP 44.


Pour les enseignants, le début de cette classe de CP est loin d’être le meilleur moment pour ces évaluations. Les priorités pédagogiques sont ailleurs estiment-ils : « Nous avons aussi dû faire passer et remonter les résultats de ces « tests », à une période où nous savons combien il est important de créer une ambiance de classe sereine et la cohésion du groupe ».


Perte de temps


Même son de cloche du côté du syndicat Sud éducation qui avait appelé à refuser de faire passer cette évaluation. « Ces évaluations remettent en cause les compétences professionnelles des enseignants en les considérant comme de simples exécutants. Elles constituent aussi une perte de temps et mettent les élèves en difficulté » selon le syndicat.


Pour le ministère de l’Education nationale, les enseignements des évaluations de septembre, que seuls trois quarts des enseignants ont fait passer, sont prometteurs et permettent de faire ressortir « ce qui est constaté souvent tard au travers des évaluations internationales. Les évaluations sont donc un outil décisif au service de la réussite des élèves ».


Un rassemblement contre ces évaluations en CP est prévu aujourd’hui (27 mars) à Paris, à 13h30 à la Sorbonne.

Charly Célinain