« Paris ne peut être gouvernée par une candidate maghrébine » : la justice saisie

 « Paris ne peut être gouvernée par une candidate maghrébine » : la justice saisie


Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a annoncé dimanche saisir la justice pour « provocation à la haine » après la diffusion sur Twitter de messages concernant Rachida Dati et Samia Ghali par une élue ex-LREM.


Dans un tweet largement commenté, la conseillère municipale de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), Agnès Cerighelli, estime que « Paris, capitale de la France, ne peut être gouvernée par une candidate maghrébine de confession musulmane », en ajoutant les hashtags #dati et #Paris2020. Un des autres messages polémiques précisait que « Vouloir que Paris et Marseille soient dirigées par des maghrébines de confession musulmane, c'est trahir la France, son identité et son histoire », en référence à l’ex-ministre Rachida Dati, candidate LR à la mairie de Paris, et à la sénatrice Samia Ghali, candidate ex-PS à la mairie de Marseille.


 



« S'habituer à ce genre de dérapage, rester impassible face à des propos aussi répugnants, c'est faire gagner la haine et reculer la République. Je signale ces publications au procureur de la République pour provocation à la haine, en vertu de l'article 40 de procédure pénale », a tweeté Christophe Castaner.


Agnès Cerighelli est une habituée des propos qualifiés d'homophobes et d'islamophobes. Au plus fort de la grève dans les transports parisiens, elle avait accusé sur le réseau social la RATP d'avoir « recruté des milliers d'agents arabo-musulmans qui méprisent Noël et considèrent les usagers comme du bétail », précisant sa pensée en constatant qu’« en décembre, ils sont toujours en grève ». Le signalement de ces propos par le préfet des Yvelines et le maire de Saint-Germain-en-Laye.


Par ailleurs, l'élue avait déjà comparu devant la justice à Versailles le 20 janvier dernier pour des tweets postés en mars 2019 s'en prenant au « lobby LGBT ». Le tribunal doit rendre prochainement sa décision dans ce dossier. Lors du procès, l'accusation a requis six mois avec sursis et 140 heures de travail d'intérêt général à son encontre. L'avocate de l'élue a plaidé la relaxe.

Rached Cherif