Jaouad Hirate, l’énergie de se renouveler

 Jaouad Hirate, l’énergie de se renouveler

Archives personnelles de Jaouad Hirate


Cet ingénieur, installé en Allemagne accumule les déplacements : en France pour le travail et au Maroc pour visiter sa famille. Il profite de ses escales pour contribuer au développement du Royaume dans divers domaines. 


Né dans un village situé dans la région de Béni Mellal, Jaouad Hirate y effectue sa scolarité, avant de chercher à gagner l’Europe pour y poursuivre ses études. Quatre mois lui seront nécessaires afin de poser définitivement ses valises sur le Vieux Continent. “J’ai cherché des universités, raconte-t-il. D’abord en France, puis en Italie, et j’ai fini par atterrir en Allemagne.” L’adaptation est compliquée, surtout quand on ne parle pas un mot d’allemand. “Ce fut très difficile”, admet-il.


Le jeune homme repasse le bac, “car les Allemands étudient une année de plus que les Marocains”, puis intègre l’université de Darmstadt, dans le centre du pays, afin de se former à l’ingénierie civile. “Mes camarades parlaient ­évidemment l’allemand couramment, les professeurs n’avaient pas le temps de m’expliquer. J’ai dû travailler la nuit”, se remémore-t-il. Pour ses cours, mais aussi, très vite, pour sa survie financière, sa famille n’étant plus en mesure de l’aider. L’étudiant intègre alors une compagnie d’assurances où il effectue environ cent heures par mois. “J’étais chargé de l’assistance et du management des cas à l’étranger en Afrique du Nord, en France ou en Italie, comme je parlais les langues. Je devais combiner le boulot et les études, ce ne fut pas simple, d’autant plus que je travaillais le week-end et parfois la semaine.”


 


Spécialisé dans les énergies renouvelables


Son diplôme en poche, Jaouad Hirate est embauché dans une société allemande installée à Paris. Durant cinq ans, le jeune ingénieur fera des va-et-vient entre les deux pays pour y installer des centrales énergétiques. “C’était une excellente expérience, mais j’ai voulu en changer pour rejoindre ma famille.” Direction ­Munich, où il travaille dès lors dans le domaine des énergies renouvelables : “On développait des centrales de biogaz en France et en Italie.”


Puis, l’ingénieur quitte cette société pour intégrer le groupe Niedax, spécialisé dans les systèmes d’équipement pour la protection mécanique et électromagnétique et pour le supportage des câbles et des appareils électriques, où il travaille toujours : “Je suis responsable des projets en France et au Moyen-Orient, comme le ­métro de Riyad, par exemple.”


 


Des chauffages pour les écoles de l’Atlas


Souvent présent dans l’Hexagone, où il supervise tout ce qui a trait au nucléaire, Jaouad Hirate retourne chaque année au Maroc pour voir la famille, mais pas seulement. Responsable des énergies renouvelables au sein du réseau de compétences maroco-allemand DMK, il donne régulièrement des cours dans les universités du Royaume ou lors de forums. “Je veux faire comprendre aux Marocains qu’il y a d’autres solutions pour les déchets, qui peuvent servir à l’agriculture, tout en permettant de gagner de l’argent”, témoigne l’ingénieur.


Jamais à court de projets, il va mettre en place une caravane médicale, qui passera dans des petits villages au cœur de l’Atlas. Il entend aussi installer des chauffages, “grâce à une technique allemande”, dans des écoles, afin d’“aider les élèves et leurs familles à pouvoir y accéder”. Belle initiative. 

Jonathan Ardines