Prix Nobel de la paix pour Francesca Albanese : le Quartet tunisien se joint à l’appel

 Prix Nobel de la paix pour Francesca Albanese : le Quartet tunisien se joint à l’appel

Conséquemment aux sanctions imposées par les États-Unis à Francesca Albanese, rapporteure spéciale de l’ONU sur les droits humains dans les territoires palestiniens occupés, une vague de soutien international fut spontanément initiée. La société civile tunisienne s’y joint en proposant son nom comme lauréate du Nobel de la paix.

Dans un premier temps, une pétition en ligne avait proposé de transformer les sanctions américaines en reconnaissance mondiale en réclamant l’attribution du prix Nobel de la paix à l’italienne Francesca Albanese ainsi qu’aux médecins qui continuent d’œuvrer à sauver des vies dans les décombres de Gaza.

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C’est que depuis le début de son mandat en 2022, la juriste s’est illustrée par ses audacieuses prises de position contre les violations du droit international, notamment à Gaza, dénonçant ce qu’elle qualifie de génocide. C’est ce franc-parler qui lui a valu des accusations d’« efforts illégitimes » de la part de Washington.

 

Caution morale du quartet tunisien, ancien lauréat

A la faveur d’un geste symbolique lourd de sens, le Quartet parrain du dialogue national tunisien, pour rappel lauréat du prix Nobel de la paix en 2015, a officiellement proposé la candidature de Francesca Albanese, rapporteure spéciale des Nations unies sur la situation des droits de l’Homme dans les territoires palestiniens occupés, et ce pour l’édition 2025 du prix Nobel de la paix.

Composé de la centrale syndicale Union générale tunisienne du travail (UGTT), de l’Ordre national des avocats de Tunisie, de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) et de la centrale patronale Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), le Quartet tunisien jouit encore d’une certaine autorité morale près d’une décennie après que le Nobel lui ait été décerné. Dans un communiqué conjoint, notamment relayé par le site officiel de l’UGTT, les quatre organisations ont salué la bravoure, le courage, et la rigueur et l’intégrité intellectuelle de Francesca Albanese, dans un contexte global marqué par de graves violations continues du droit international et humanitaire.

Daté du lundi 14 juillet 2025 et adressée au Comité Nobel norvégien, le document de soutien insiste sur le fait que « la paix véritable ne peut être atteinte que sur la base de la justice, du respect du droit international, des droits humains et du droit des peuples à l’autodétermination ». Le Quartet y souligne la dimension morale du travail de Francesca Albanese, honorant sa capacité à dénoncer avec clarté et constance les graves atteintes aux droits fondamentaux.

Ces organisations tunisiennes ont également mis en avant l’importance du rapport publié par Francesca Albanese en mars 2024, intitulé Anatomie d’un génocide, qu’elles qualifient de « cri humanitaire face à l’injustice, aux massacres, aux déplacements forcés et à la famine ». Ce rapport, selon elles, dépasse le simple cadre juridique pour incarner une prise de position éthique, lucide et engagée.

« Francesca Albanese a choisi d’être la voix des victimes, ne comptant que sur la force du droit et de la vérité, dans un monde souvent dominé par le silence complice et les calculs politiques », lit-on dans le texte signé par les quatre responsables.

En proposant la candidature de Francesca Albanese, le Quartet tunisien souhaite au final rappeler que les idéaux fondateurs du prix Nobel de la paix – vérité, justice, courage moral – sont plus que jamais nécessaires dans un monde marqué par les conflits, les inégalités et l’impunité. « Récompenser Francesca Albanese, c’est adresser un message clair : il n’y a pas de paix durable sans justice ni responsabilité », conclut le texte.