Reconnaissance de la Palestine : le gouvernement israélien de plus en plus isolé ?

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul (à gauche), accompagné de son homologue israélien, Gideon Saar, donne une conférence de presse au mémorial de la Shoah de Yad Vashem, à Jérusalem, le 11 mai 2025, lors de sa visite en Israël. (Photo : GIL COHEN-MAGEN / AFP)
Face à une tendance internationale allant progressivement vers une reconnaissance de la Palestine, Israël reste sur ses positions et menace de riposter.
La crainte d’Israël est de plus en plus palpable quant à une reconnaissance mondiale de l’État palestinien. Hier (11 mai), à l’issue d’une entrevue à Jérusalem avec son homologue allemand, le ministre des Affaires étrangères israélien, Gideon Saar, a prévenu :
« Toute tentative [de reconnaissance] unilatérale (…) ne fera que nuire aux perspectives futures d’un processus bilatéral et nous poussera à prendre des mesures unilatérales en réponse. »
Les voix de différents États membres de l’Organisation des Nations unies sont de plus en plus nombreuses, ces derniers mois, à évoquer une éventuelle reconnaissance de la Palestine.
Solution à deux États
De son côté, le ministre des Affaires étrangères allemand, Johann Wadephul, a rappelé la position défendue par son pays, à savoir la solution à deux États, comprenant une reconnaissance bilatérale des États israélien et palestinien.
« La perspective d’une solution à deux États est la meilleure chance de vivre en paix, en sécurité et en dignité, pour les Israéliens comme pour les Palestiniens », indiquait le chef de la diplomatie allemande.
Une position limpide, suivie d’une préconisation : « Cela ne doit pas être entravé, ni par l’avancement de la construction de colonies illégales, ni par une reconnaissance prématurée d’un État palestinien. »
Davantage de reconnaissances ?
À ce jour, près de 150 pays ont déjà reconnu l’État palestinien, soit quasiment 75 % des pays membres de l’ONU. Le 14 avril, Emmanuel Macron a confirmé sa volonté de faire un pas vers une reconnaissance de l’État palestinien par la France.
Le président français s’est également positionné en faveur de la solution à deux États : « Le seul moyen d’avoir la paix et la stabilité dans la région, c’est cette reconnaissance mutuelle et une architecture de sécurité, a-t-il ajouté. C’est le seul moyen de stopper le cycle de violence. »
En juin, Emmanuel Macron coprésidera avec l’Arabie saoudite une conférence internationale aux Nations unies, dans l’espoir de « déclencher une série de reconnaissances » d’un État palestinien, mais aussi d’Israël par plusieurs pays du monde arabo-musulman.