Patrimoine immatériel : le Maroc prépare une demande d’inscription du caftan à l’Unesco

 Patrimoine immatériel : le Maroc prépare une demande d’inscription du caftan à l’Unesco

Le caftan se décline sous différentes formes selon les spécificités régionales du Maroc

Le ministre de la Culture annonce vouloir inscrire le Caftan comme patrimoine marocain auprès de l’UNESCO. Un dossier revient sur les éléments prouvant la marocanité de cet art costumier.

 

En marge de la 17e session du Comité intergouvernemental de l’Unesco pour la sauvegarde du patrimoine immatériel, organisée à Rabat du 28 novembre au 3 décembre, le ministre de la Culture et de la Communication, Mehdi Bensaïd, a fait part de la volonté du Maroc d’inscrire le caftan comme patrimoine marocain auprès de l’Unesco.

Déclaration officielle donnée à l’inauguration, à la galerie Bab El Kébir située aux Oudayas, de l’exposition dédiée au caftan marocain, en marge de cette 17e session du Comité de l’Unesco.

Le directeur du Patrimoine au ministère de la Culture et de la communication, Youssef Khiara a déclaré à cette occasion ; qu’« à l’image du zellige, dont la marocanité ne souffre aucune contestation, le dossier de candidature du caftan qui sera déposé en 2023 devrait être adopté au plus tard en 2025 ».

Différent selon les origines géographiques, le caftan est un costume festif porté par les femmes pour assister à des événements exceptionnels. Il se décline sous différentes formes selon les spécificités régionales du pays. Et afin de prouver son origine marocaine, le Ministère a préparé un dossier complet qui fait état de l’origine du caftan, de ses spécificités régionales et de son évolution dans le temps. Ainsi plusieurs éléments d’ordre historique et régional permettent d’identifier clairement ce pan important du patrimoine marocain.

Qu’est-ce qui distingue le caftan marocain des autres ?

Toujours selon Youssef Khiara, les nombreux types de caftans marocains, propres à chaque région du Royaume (Oriental, Fès, Rabat, Marrakech) mais aussi amazighs, juifs…, ne peuvent être confondus avec ceux d’autres pays qui n’utilisent pas les mêmes techniques de fabrication.

Le directeur du Patrimoine rappelle que si cet habit diffère selon les régions, il se définit généralement comme « une robe longue en forme de T richement décorée, ornée au milieu d’une ganse de soie tressée, appelée passementerie (sfifa) et d’une rangée de boutons (aâkads) cousus en face de brides (aâyouns-) ». En effet, « les formes, les étoffes, les couleurs, les ornementations que privilégient les couturiers marocains découlent d’un savoir-faire ancestral qui allie différents procédés et constitue une source d’informations précieuses sur les valeurs esthétiques du caftan ».

Le caftan marocain a aussi évolué avec le temps, grâce à l’apport d’une nouvelle génération de stylistes marocains formés dans des écoles de mode internationales. Cette évolution, rendue possible par des stylistes contemporains comme Noureddine Amir ou Mohamed Lakhdar et plusieurs autres, a également permis de promouvoir le caftan marocain à l’international, en tant que partie intégrante du patrimoine immatériel du Maroc et héritage culturel, toutefois non figé.

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Mishka Gharbi