Royaume-Uni: un hôtel interdit d’héberger des migrants

Epping, nord-est de Londres, 8 août 2025. Des policiers se tiennent devant l’hôtel Bell, régulièrement ciblé par des rassemblements en raison de son accueil de demandeurs d’asile. © AFP – Henry Nicholls
La justice a ordonné à un hôtel près de Londres de cesser temporairement d’héberger des demandeurs d’asile, à la demande de la municipalité.
Ce recours a été déposé le 12 août dernier par le conseil local. Une requête effectuée après des tensions qui ont éclaté suite à l’inculpation d’un migrant. Ce dernier est accusé d’avoir tenté d’embrasser une adolescente de 14 ans, ce qu’il nie.
A plusieurs reprises et sous forte présence policière, des rassemblements ont eu lieu devant l’hôtel Bell, connu pour accueillir des demandeurs d’asile. Certains ont dégénéré en violences, qui ont fait huit blessés parmi les forces de l’ordre et ont abouti à l’inculpation d’au moins dix personnes.
Des tensions similaires ont eu lieu devant plusieurs autres hôtels hébergeant des migrants au Royaume-Uni. C’est ce qui s’est par exemple produit il y a quelques jours dans le quartier financier de Canary Wharf à Londres. La police a arrêté six personnes.
Jurisprudence ?
Le juge de la Haute Cour de Londres a indiqué que les demandeurs d’asile logés à l’hôtel Bell avaient jusqu’au 12 septembre pour quitter les lieux.
Pendant l’audience, les avocats du ministère de l’Intérieur ont affirmé qu’une telle décision nuirait gravement à la capacité de l’État à fournir un hébergement aux demandeurs d’asile dans tout le Royaume-Uni.
Cette décision de justice pourrait faire jurisprudence, poussant d’autres localités britanniques à refuser que des hôtels soient utilisés pour héberger des demandeurs d’asile.
50 000 migrants
Le gouvernement travailliste a promis de réduire le recours à ce mode d’hébergement et affirme que le nombre d’établissements utilisés est déjà passé de 400 à l’été 2023 à moins de 210. Selon le ministère de l’Intérieur, plus de 32 000 migrants étaient logés dans des hôtels fin mars, aux frais du contribuable britannique.
Depuis l’arrivée au pouvoir du nouveau Premier ministre Keir Starmer il y a un an, plus de 50 000 migrants sont arrivés sur les côtes anglaises en petits bateaux, selon les chiffres publiés par le ministère de l’Intérieur.
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