Taux de fécondité : les immigrées n’explosent pas les chiffres

 Taux de fécondité : les immigrées n’explosent pas les chiffres

© AFP


Le taux de fécondité français est le plus élevé d’Europe. Mais non, ce ne sont pas les femmes immigrées qui en sont « responsables », selon une étude de l’Ined.


C’est une étude de l’Ined parue la semaine dernière qui le dit. La contribution des femmes immigrées ajoute 0,1 enfant au taux de fécondité français qui s’élève désormais à 1,9 enfant par femme, ce qui est le chiffre le plus élevé de toute l’Europe.


Ces statistiques vont évidemment à l’encontre des idées reçues selon lesquelles ces femmes, nées à l’étranger et résidant en France, avec ou sans nationalité française, sont responsables de la hausse du taux de fécondité national.


Une autre histoire


Cette étude s’intitule « La France a la plus forte fécondité d’Europe. Est-ce dû aux immigrées ? ». Elle a donc été réalisée par l’Institut national d’études démographiques.


« Beaucoup de gens pensent que si le taux de fécondité est si élevé en France, le plus élevé de l’Union européenne, c’est parce que les immigrées font beaucoup d’enfants », explique l’un des auteurs de ce rapport, en préambule, « les statistiques racontent une autre histoire. »


Mouvement général de convergence


Dans le détail des chiffres, le taux de fécondité varie selon le pays d’origine de ces femmes immigrées. Les femmes originaires du Maghreb ont, en moyenne, 3,5 enfants, contre 3 enfants pour les originaires d'Afrique subsaharienne et de Turquie. Pour les autres pays d’origine, on se rapproche de la moyenne nationale française avec 2 enfants par femme.


« On observe très clairement un mouvement général de convergence des comportements, tant au sein de la population immigrée qu’avec le reste de la population », conclut l'Ined.

Chloé Juhel