Suspicion de crime raciste dans le Var : le Parquet antiterroriste saisi

 Suspicion de crime raciste dans le Var : le Parquet antiterroriste saisi

DENIS CHARLET / AFP

Après le meurtre d’un voisin tunisien, le suspect a diffusé des vidéos « au contenu raciste et haineux ». Le Parquet antiterroriste s’est saisi de l’enquête.

La victime, Hichem, vivait en France depuis 14 ans et travaillait dans un salon de coiffure

Hier (2 juin), le Parquet national antiterroriste (Pnat) indiquait se saisir de l’enquête après le meurtre d’un Tunisien et la tentative de meurtre d’une autre personne de nationalité turque. Samedi (31 mai), à Puget-sur-Argens (Var), un cinquantenaire blessait mortellement par balle un de ses voisins et en blessait un autre à la main.

Selon le procureur de Draguignan, Pierre Couttenier, cet adepte du tir sportif avait diffusé « avant et après son passage à l’acte deux vidéos sur son compte d’un réseau social au contenu raciste et haineux ». De plus, les gendarmes ont retrouvé, dans son véhicule, plusieurs armes dont un pistolet automatique, un fusil à pompe ou encore une arme de poing.

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Crime raciste, dimension terroriste

« Il y a une dimension terroriste puisque le mis en cause voulait tuer des étrangers », réagissait hier le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Très vite après le décès de la victime, le procureur de Draguignan avait annoncé une procédure d’enquête de flagrance des chefs de meurtre et tentative de meurtre « commis en raison de l’appartenance ou de la non-appartenance, vraie ou supposée, de la victime à une ethnie, une nation, une prétendue race ou religion déterminée ».

L’enquête est désormais entre les mains de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et de la Sous-direction antiterroriste (Sdat).

Climat de haine

Pour Mourad Battikh, avocat de la famille, la mort de ce coiffeur de 46 ans « sans histoires » est « la conséquence directe d’une atmosphère alimentée par la stigmatisation, les amalgames et la banalisation de la violence raciste ».

Dominique Sopo, président de SOS Racisme, abondait dans le même sens : « Ce double crime n’est pas un coup de tonnerre dans un ciel bleu. Il est le résultat d’un travail minutieux du camp du racisme. La bataille de l’antiracisme a besoin que chacune et chacun s’y investisse ».

Bruno Retailleau dénonçait également ce crime raciste : « C’est un crime raciste au vu des éléments que nous avons actuellement (…) Le racisme en France et ailleurs est un poison, et un poison qui tue. Chaque acte raciste est un acte antifrançais ».

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