Trois femmes jihadistes jugées aux assises

Illustration – Fadel SENNA / AFP
Trois femmes jihadistes, soupçonnées d’avoir rejoint l’État islamique en Syrie, comparaissent dès aujourd’hui devant la cour d’assises spéciale de Paris.
Elles sont jugées notamment pour association de malfaiteurs terroristes. Sur le banc des accusés : Jennyfer Clain, la nièce de celui qui avait revendiqué les attentats du 13-Novembre ; sa belle-mère, Christine Allain, et sa belle-sœur, Mayalen Duhart.
C’est Fabien Clain qui avait lu le communiqué de revendication des attentats du 13-Novembre sur fond de chants religieux de son frère. Un rôle « essentiel pour diffuser et amplifier la terreur et attirer de nouveaux combattants », selon la cour d’assises qui les avait condamnés en 2022 en leur absence à la perpétuité incompressible.
C’était d’ailleurs la volonté de rejoindre ses oncles en Égypte qui avait conduit Jennyfer Clain à se marier religieusement à 16 ans avec un prétendant que Jean-Michel Clain avait choisi pour elle, Kevin Gonot.
Elle les avait ensuite suivis tous les trois à partir de 2014 en Syrie, à Raqqa, où son mari était lui aussi devenu membre de l’État islamique.
Itinéraire engagé
Sur place, vivait également la mère de Kevin Gonot, Christine Allain, une ancienne éducatrice spécialisée, âgée aujourd’hui de 67 ans. Son fils, Thomas Collange, a fait la connaissance de Fabien Clain à la faculté de Toulouse.
À partir de 2004, le couple Duhart-Collange s’est rendu à plusieurs reprises en Syrie, avant de s’y installer définitivement en 2014, trois ans après le début de la guerre civile sanglante.
Les départs en Syrie des trois femmes jihadistes s’inscrivaient dans la poursuite d’un « itinéraire engagé depuis une dizaine d’années dans l’idéologie salafo-jihadiste », selon les magistrats.
Le procès devant la cour d’assises spécialement composée, c’est-à-dire sans jurés populaires, la règle en matière de justice antiterroriste, doit se tenir jusqu’au 26 septembre prochain.
Les trois accusées encourent jusqu’à 30 ans de réclusion effective.
