Covid-19 : inquiétude pour les migrants tunisiens détenus en Espagne
L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) ont lancé un appel à prendre des mesures pour protéger les centaines de ressortissants tunisiens détenus par les autorités espagnoles dans l’enclave de Melilla.
Alors que la pandémie touche de plein fouet l’Europe et se propage en Afrique du Nord, le sort des centaines de migrants tunisiens interceptés après avoir franchir le mur d’enceinte de cette enclave occupée par les Espagnols suscite l’inquiétude.
L’UGTT et le FTDES « suivent avec une grande inquiétude la situation des migrants tunisiens au centre de Ceti Melilla », écrivent vendredi les deux organisations dans un communiqué. Leur situation les rend « migrants vulnérables et plus exposés au risque d’infection » par le covid-19, qui a déjà tué près de 5000 personnes en Espagne.
Le communiqué appelle les autorités espagnoles à « prendre toutes les mesures préventives nécessaires pour éviter les risques d’infection parmi les migrants, en respectant strictement toutes les normes sanitaires imposées par l’Organisation mondiale de la santé dans ce domaine ».
Près de 800 Tunisiens, dont des femmes et des enfants, sont bloqués à Melilla ; certains, depuis plus de sept mois. L’enclave marocaine occupée est, pour les réfugiés du Maghreb et de l’Afrique subsaharienne, l’une des portes d’entrée vers l’asile en Europe. Mais, les transferts vers le continent espagnol au titre du droit d’asile semblent bloqués depuis plusieurs mois pour les Tunisiens.
En février déjà, le FTDES dénonçait les « conditions de vie inhumaines et défavorables de détention » et les des « conditions humiliantes » au centre d’accueil des étrangers de Melilla en Espagne. L’ONG soupçonne Madrid d’« utiliser » ces 800 réfugiés pour faire pression sur la Tunisie.
