La pollution n’est pas une fatalité, veulent croire les Gabésiens

 La pollution n’est pas une fatalité, veulent croire les Gabésiens

Atelier de partage d’expérience de femmes pendant le festival « Gabès Respire » le 29 septembre. Cercle C/PGE Gabès


La pollution est une réalité quotidienne pour les habitants de Gabès depuis plusieurs décennies. Pourtant, la société civile locale tente de se faire entendre et d’agir. Elle est soutenue notamment par un programme européen de promotion de la gouvernance environnementale démarré en 2015. Les 29 et 30 septembre, se tenait justement « Gabès Respire », un festival visant à mettre en avant les avancées permises par le projet. 


« We will miss PGE » (le PGE va nous manquer), se plaît à répéter le gouverneur de Gabès Mongi Thameur. Celui qui est également le président du comité de pilotage du Projet de Gouvernance Environnementale de Gabès ne manque pas une occasion de souligner l’intérêt du programme en tant que qu’« espace de concertation permettant ’alimenter la réflexion et les orientations de la société civile et de l’administration » sur les questions environnementales.



Laboratoire du projet PREOS de réhabilitation de la biodiversité des oasis. Rached Cherif/LCDA


Doté par l’Union européenne d’un budget de 5 millions d’euros et mis en œuvre par l’agence Expertise France, le PGE a en effet permis le financement d’actions associatives concrètes au profit des agriculteurs, des écoles, des pêcheurs ou encore des artisanes pour ne citer que quelques groupes de bénéficiaires. En tout, neuf projets portés par des associations locales ont été financés, pour un montant total de 2,4 millions d’euros. Ils aussi bien la protection et la restauration de la biodiversité, la revitalisation des systèmes oasiens, la réinsertion de personnes vulnérables, l’éducation environnementale, etc.


Sur le site de l’Oasis aquatique de Gabès – également financé par le PGE – tous ces projets ont pu se faire connaître du public pendant le festival « Gabès Respire » qui s’est tenu les 29 et 30 septembre. L’événement était ponctué par deux soirées cinéma avec la projection de courts-métrages réalisés par des jeunes de la région, ainsi que des documentaires « La révolution est là » de Teycir Ben Nasr et « A plastic Ocean » de Craig Leeson.



Réunion du comité de pilotage au siège du gouvernorat de Gabès. Rached Cherif/LCDA


Un modèle de concertation locale ?


Toutes les actions financées dans le PGE visent à démontrer qu’un modèle de développement alternatif et durable est possible avec l’implication des acteurs locaux. C’est d’ailleurs le principal objectif du projet : favoriser l’émergence d’une gouvernance locale des questions environnementales. Depuis le démarrage du PGE en 2015, le comité local de pilotage réunit ainsi régulièrement ministères, associations et agences techniques autour du gouverneur pour discuter de l’avancement du projet. Pour appuyer cette réflexion, des études de l’impact de la pollution sur l’économie et sur la santé ont été commandées à des experts indépendants.


L’objectif du PGE est désormais de pérenniser ce mode de concertation multipartite en renforçant la Chambre de concertation locale (CCL) aujourd’hui moribonde. Cet organe rassemblant tous les acteurs concernés a été imaginé par les différentes parties pour être l’espace de dialogue qui manque à l’échelle locale. Le gouverneur s’est engagé le 28 septembre à nommer rapidement les représentants de l’État à la CCL.


Rached Cherif

Rached Cherif