UE-Israël : accord maintenu, une « honte » selon Amnesty International

Des manifestant·e·s brandissent des drapeaux palestiniens et une banderole sur laquelle on peut lire « Stop au génocide, liberté pour la Palestine », lors d’une action symbolique de « ligne rouge humaine », organisée par des organisations non gouvernementales, dont Amnesty International, à Strasbourg, dans l’est de la France, le 8 juillet 2025. (Photo : Jean-Christophe Verhaegen / AFP)
L’accord d’association UE-Israël n’a finalement pas été suspendu. Amnesty International ne cache pas son inquiétude après ce rendez-vous manqué avec l’histoire pour l’Union européenne.
« On se souviendra de ce moment comme de l’un des plus honteux de l’histoire de l’UE. Les dirigeant·e·s européens avaient la possibilité d’adopter une position de principe contre les crimes d’Israël, mais lui ont au lieu de cela donné leur feu vert pour poursuivre son génocide à Gaza, son occupation illégale de l’ensemble du territoire palestinien occupé (TPO) et son système d’apartheid imposé aux Palestinien·ne·s », s’indignait mercredi (16 juillet) Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International.
Cette dernière réagissait à la décision prise par les États membres de ne pas suspendre l’accord d’association entre l’UE et Israël. Mardi (15 juillet), les chefs de la diplomatie européenne ont procédé à l’examen d’une révision de l’accord avec l’État hébreu. Ce texte, encadrant les relations commerciales entre les deux partenaires depuis 2000, prévoit une clause sur le respect des droits de l’homme.
Accord maintenu
Plusieurs États européens estimaient qu’Israël bafouait les droits de l’homme et ne respectait donc pas ses obligations liées à l’accord d’association. Pourtant, l’accord n’a pas pris fin, au grand désarroi d’Amnesty International qui dénonce un manque de courage : « Les États membres ont choisi de maintenir un accord commercial préférentiel plutôt que de respecter leurs obligations internationales et de sauver des vies palestiniennes ».
Une occasion manquée, selon l’ONG, considérant le poids économique du partenariat commercial entre l’UE et Israël : 32 % des échanges de l’État hébreu avec le reste du monde se font avec l’Europe. Le problème, c’est que l’unanimité est requise pour entériner de telles décisions, or des États membres, dont l’Allemagne et l’Italie, restent opposés à une suspension de l’accord.
« Paroles creuses »
Amnesty International veut remettre les civils palestiniens au centre des discussions. L’ONG appelle les États membres à en finir avec les « paroles creuses » et, si nécessaire, à « suspendre unilatéralement toute forme de coopération avec Israël étant susceptible de contribuer à ses graves violations du droit international ».
Dans le viseur : les exportations d’armes et d’équipements de surveillance. Mais Amnesty demande surtout à l’UE de mettre en place « une interdiction totale des relations commerciales et d’investissement avec les colonies israéliennes illégales dans le territoire palestinien occupé ».
