Un magazine d’extrême droite dénonce une censure après le retrait de son agrément

La Furia proteste contre le retrait de son agrément par la Commission paritaire des publications de presse. C’est un magazine cofondé par l’influenceur Papacito.
Le magazine satirique d’extrême droite conteste cette décision en justice. Selon lui, le retrait est intervenu après trois plaintes des associations SOS Racisme et SOS Homophobie. Elles dénonçaient des « propos racistes, sexistes et LGBTphobes » dans deux numéros et ont alerté la Commission paritaire des publications de presse, qui attribuent les agréments.
La CPPAP a justifié ce retrait par le fait que « de nombreux contenus » du magazine « sont susceptibles de faire l’objet de poursuites pénales », ce qui lui retire son « caractère d’intérêt général ».
« Plusieurs pages de deux numéros au moins posaient une question de discrimination » et la commission a appliqué la jurisprudence sur le critère de l’intérêt général. « Il n’y a pas de censure car ce n’est pas une interdiction de publier », a indiqué la CPPAP, « il est rarissime qu’il y ait un retrait d’agrément en raison du contenu ».
Aides publiques
La Commission paritaire des publications de presse est composée à parité de représentants de l’Etat et de professionnels de la presse. Son agrément permet de bénéficier des avantages du régime économique de la presse: TVA réduite, tarifs postaux privilégiés et aides (que La Furia ne demandait pas).
Outre la fin de ces avantages, le retrait de l’agrément pourra entraîner des pertes de vente car certains points de vente ne prennent que les journaux avec agréments CPPAP.
Le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, s’est dit satisfait du retrait de l’agrément: « L’expression de la haine – récurrente dans les numéros de Furia – est un critère qui exclut fort heureusement des aides publiques auxquelles cet agrément donne droit ».
Ce retrait est « une satisfaction », a abondé Julia Torlet, présidente de SOS Homophobie, en pointant « des propos infamants ».
