Vendanges en Champagne: fermeture de deux hôtels surpeuplés

 Vendanges en Champagne: fermeture de deux hôtels surpeuplés

Des vendangeurs dans le vignoble de Champagne, à l’est de la France. (Photo : FRANCOIS NASCIMBENI / AFP)

Une enquête a été ouverte pour travail dissimulé et conditions d’habitat indignes après la fermeture de deux hôtels à Vitry-le-François (Marne), qui hébergeaient plus de 150 vendangeurs bulgares et polonais. À ce stade, aucune audition n’a eu lieu et personne n’a encore été mis en cause, l’enquête venant tout juste d’être lancée.

Les contrôles ont révélé des conditions de vie insalubres : 60 à 90 occupants pour environ 35 chambres, des matelas de fortune dans les couloirs et des réchauds pour se nourrir.

Le premier établissement, La Cloche, a été fermé le 27 août suite à un signalement et abritait 60 saisonniers bulgares. Ils ont été relogés temporairement dans un gymnase, puis pris en charge par leur employeur.

Le second hôtel, Au Bon Séjour, a fermé le 1er septembre après un contrôle programmé. Il hébergeait 96 personnes, alors que son site indique seulement 32 chambres. Les saisonniers, majoritairement polonais selon le maire, ont également été relogés par leur employeur.

Traite d’êtres humains

Les vendangeurs travaillaient pour deux sociétés de prestation de services françaises distinctes : les Bulgares dans des exploitations à Avenay-Val-d’Or et les Polonais dans le sud du vignoble champenois.

La préfecture rappelle sa vigilance après les quatre décès de vendangeurs en 2023 lors d’une période de fortes chaleurs, et souligne l’importance de garantir des conditions d’hébergement dignes pour tous les saisonniers.

L’affaire s’inscrit dans un contexte plus large de traitement inhumain des travailleurs migrants : fin juillet 2023, trois personnes avaient été condamnées à de la prison ferme pour traite d’êtres humains après avoir exploité et logé dans des conditions indignes une cinquantaine de travailleurs, dont des migrants sans-papiers venus d’Afrique, lors des vendanges en Champagne.

Ces nouvelles fermetures soulignent la persistance de pratiques exploitatives malgré les condamnations et la surveillance des autorités.